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du 19 juin 2008

L'ÉVÉNEMENT

Les organisations professionnelles ont déposé les résultats de leurs travaux

EN EXCLUSIVITÉ, LES MESURES DU NOUVEAU CLASSEMENT HÔTELIER

Une homologation limitée dans le temps comprenant cinq niveaux : de 1 à 5 étoiles. Une grille qui tient compte des attentes de la clientèle en fonction de l'emplacement de l'établissement. Un référentiel portant aussi bien sur des critères physiques et qualitatifs. Le projet de réforme du classement hôtelier est quasiment bouclé. Jean-François Girault, président de la commission de refonte du classement, nous livre en avant-première l'essentiel du dispositif.    
Propos recueillis par Sylvie Soubes


Jean-François Girault : "Désormais, le classement sera limité dans le temps. Entre trois et cinq ans. Cette durée n'est pas arrêtée."

Lancé en octobre 2007 dans le cadre de la réforme du classement des hébergements de tourisme par Luc Chatel, le projet de refonte du classement hôtelier a été présenté la semaine dernière à Christophe des Roseaux, conseiller technique en charge du dossier auprès du ministère d'Hervé Novelli, en présence, notamment, de Jean Bémol et de Michel Veneau, de la direction du tourisme. Ce dispositif a été élaboré conjointement par l'ensemble des organisations professionnelles : la Confédération des professionnels indépendants de l'hôtellerie (CPIH), la Fédération autonome générale de l'industrie hôtelière touristique (Fagiht), le Groupement national des chaînes (GNC), le Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (Synhorcat) et l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih).

L'Hôtellerie Restauration : Vous avez travaillé sur une nouvelle mécanique d'attribution. Quelle est-elle ?
Jean-François Girault, président de la commission de refonte du classement hôtelier
: En préambule, il faut savoir que la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) se désengage des contrôles par manque de moyens humains. Alors que le ministère penche pour un classement volontaire, pris en charge par la profession, nous souhaitons, nous, qu'il reste obligatoire. Parallèlement à la mise en place du référentiel, nous avons demandé à un cabinet juridique d'effectuer une étude de faisabilité de ces contrôles. Il y aura 16 000 établissements à reclasser. La création d'un Groupement d'intérêt économique a été évoquée, mais on va se trouver confrontés à une lourdeur administrative et à un coût financier auxquels on ne pourra pas faire face. Actuellement, nous nous orientons vers un système proche de l'obtention d'une appellation d'origine contrôlée ou du titre de Maître restaurateur. Avec des cabinets d'audit agréés qui fonctionneraient en étroite collaboration avec la profession. Dans ce cas, cela veut dire que la facture serait prise en charge par les hôteliers. Le coût doit rester dans une fourchette raisonnable. Sachant également que ce système va nécessiter la mise en oeuvre d'une loi. Parce qu'il peut toujours y avoir des litiges. Nous souhaitons également la création d'une commission nationale.

Quels sont les grands changements ?
Notre cheval de bataille a été la qualité. Jusque-là, un établissement pouvait conserver le nombre d'étoiles accordé lors de sa création durant des années sans qu'il y ait la moindre remise en cause. Ce qui a conduit à d'énormes décalages de prestations entre des établissements affichant pourtant un même nombre d'étoiles. Désormais, le classement sera limité dans le temps. Entre trois et cinq ans. Cette durée n'est pas arrêtée. Ce que l'on recherche, c'est un classement qui incite l'ensemble de la profession à progresser de façon continue.

Le zéro étoile n'existe plus. Mais vous proposez cinq niveaux, de 1 à 5 étoiles. Quels sont vos objectifs ?
Notre objectif a été de rendre plus lisible et attractive l'offre hôtelière, aussi bien vis-à-vis de la clientèle française qu'étrangère. Le nouveau référentiel prévoit donc cinq niveaux : du 1 au 5 étoiles. Nous nous sommes alignés sur l'offre internationale la plus répandue. Pour des étrangers, un 4 étoiles luxe ne veut rien dire, il faut se rendre à l'évidence. Seuls les établissements bénéficiant d'étoile(s) pourront porter le nom d'hôtel. L'obtention du nombre de ces étoiles dépendra d'une grille basée sur des critères obligatoires et optionnels. Pour être classé dans la catégorie dans laquelle il souhaite figurer, l'établissement devra atteindre au moins 95 % de points obligatoires. Dans ce cas, la marge manquante pour aller à 100 % devra être compensée par un nombre de points puisés dans la partie optionnelle. Ces critères optionnels sont, dirais-je, des critères à la carte. On a été très larges. Ce que l'on a voulu, c'est adapter le classement aux attentes de la clientèle en fonction de son emplacement. On a prévu, par exemple, dans ces options, les casiers à ski, nécessaires en montagne, mais tout à fait inutile à Paris. Autre exemple : l'existence d'un coffre-fort est en option pour les 1 à 4 étoiles, mais obligatoire pour un 5 étoiles. On a également pris en compte les besoins de la clientèle d'affaires et ceux d'une clientèle en déplacement d'agrément. Quelle que soit la catégorie d'étoiles, il y a, de toutes façons, un minimum de critères optionnels à avoir, et qui va croissant selon l'homologation demandée.

Votre grille tient compte aussi des sujets de société.
On a effectivement repris dans les critères obligatoires les recommandations des groupes de travaux sur le développement durable et l'accessibilité. Cela passe par une sensibilisation du personnel aux économies d'énergie, à la gestion des déchets ou à sa formation à l'accueil des personnes handicapées. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, nous avons énormément travaillé sur les critères qualitatifs. Le wifi, l'accès internet dans les chambres, l'information des clients par l'intermédiaire du web, ou encore la mise à disposition d'enquêtes de satisfaction, font désormais partie de la grille d'attribution des étoiles.

Quel est pour la profession le calendrier de mise en oeuvre idéal ?
On demande une période de test de six mois avec un panel d'établissements situés dans des lieux géographiques différents. Il faut absolument vérifier la faisabilité de ce qui a été pensé. Rien ne sera définitif tant que cette période de test grandeur nature n'aura pas apporté ses conclusions. L'idéal serait qu'elle ait lieu durant le deuxième semestre 2008 pour une entrée en vigueur des nouvelles normes courant 2009. Ensuite, lorsque le cabinet donnera son feu vert, nous tenons à ce que l'arrêté de classement soit pris par le préfet. On tient à ce que ce classement reste étatique. zzz36v zzz74v

Les principaux axes de la grille d'attribution
La grille du référentiel en matière d'équipements porte sur :
• la qualité et la fiabilité de l'information client ;
• l'extérieur de l'hôtel ;
• le hall de réception et les salons ;
• les chambres, salles de bains et sanitaires (avec une forte progression des sanitaires privés dans les catégories 2 et 3 étoiles) ;
• Une part assez large est consacrée à la téléphonie et aux communications, prenant compte aussi du confort acoustique ;
• De nouveaux services annexes apparaissent comme un local à skis ou à vélo ;
Un chapitre est consacré au service client avec :
• traitement de la réservation ;
• réception et accueil (parmi les critères, la capacité du personnel à informer le client sur les offres touristiques alentours ou l'amabilité lors de l'accueil et la prise de congé) ;
• service de restauration, petit-déjeuner et boissons ;
• l'accessibilité et le développement durable font enfin partie intégrante des critères d'attribution.

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L'Hôtellerie Restauration n° 3086 Hebdo 19 juin 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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