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	du 22 mai 2008	L'ÉVÉNEMENT

LES GRANDS CHEFS RELAIS & CHÂTEAUX EN CONGRÈS

L'APPEL DE SÉVILLE POUR LA RECONNAISSANCE DE LA GASTRONOMIE

Réunis en congrès au sud de l'Espagne, les membres des Grands chefs Relais & Châteaux ont planché sur les projets en cours et se sont prononcés en faveur de l'initiative française d'inscrire la gastronomie comme premier bien immatériel au patrimoine mondial de l'humanité à l'Unesco.

Jaume Tàpies, debout avec, de gauche à droite, Valérie Expert, Paul Sanner, Patrick O'Connell, Jean-Michel Lorain et Patrick Henriroux.

Ce sont les désormais Grands chefs Relais & Châteaux qui se sont réunis dimanche 18 et lundi 19 mai à Séville, au coeur de l'Andalousie. L'occasion de présenter leur dernier engagement commun : une déclaration, validée par les membres, pour la défense de la gastronomie en la faisant inscrire comme premier bien immatériel au patrimoine mondial de l'humanité à l'Unesco. C'est une initiative du Gouvernement français pour la gastronomie française par la force des choses. La demande doit émaner d'un État et concerner son territoire. L'idée étant d'ouvrir une porte dans laquelle les autres nations pourront s'engouffrer en proposant, à leur tour, la reconnaissance de leur patrimoine culinaire. Les Grands chefs Relais & Châteaux, représentant 55 nationalités, sont dans cette optique : soutenir le projet français afin d'obtenir au bout du compte la reconnaissance de la gastronomie. "La valeur ajoutée de Relais & Châteaux est de permettre le rassemblement des meilleurs chefs de toute nationalité, au-delà de leurs frontières, lorsqu'il s'agit de soutenir la reconnaissance de la gastronomie. Du succès de cette initiative de la France dépend le succès d'initiatives similaires dans les autres pays", explique Jaume Tàpies, président international de Relais & Châteaux. "Cette initiative dépasse largement le cadre de nos intérêts personnels. Il s'agit aujourd'hui de reconnaître, de défendre et de promouvoir l'art de la gastronomie", affirme Patrick Henriroux Grand chef Relais & Châteaux.

La participation des professionnels est essentielle
Le dossier, monté par la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires, devra être 'en béton' s'il ne veut pas connaître le même sort que celui du Mexique, précurseur, mais rejeté. "Avec le soutien des Grands chefs Relais & Châteaux, notre initiative prend une nouvelle dimension", se réjouit Jean-Robert Pitte, chef de la Mission française. "Nous sommes au début d'un combat. Nous attendons que les chefs nourrissent le débat", reconnaît Paul Sanner, délégué général adjoint de la Mission française, venu à Séville expliquer les possibles obstacles et implications de cette démarche. Car obtenir la reconnaissance de la gastronomie comme bien immatériel entraîne la mise en place d'un véritable programme d'actions : un inventaire des connaissances, des recettes, des techniques et savoir-faire, des expositions pour la transmission de ce savoir… C'est là bien sûr que la participation des professionnels est essentielle. La demande française devrait être soumise début 2009 à l'organisation internationale basée à Paris.
D'autres projets de l'association Relais & Châteaux (le mot chaîne est prohibé) ont été évoqués comme la Librairie des 5 Sens, c'est-à-dire regrouper tous les livres écrits par les membres, et les mettre à disposition des clients potentiels dans les bureaux de représentation (New York, Paris, Londres). Les livres présentés également sur le site internet peuvent alors être achetés via un lien avec le site de vente en ligne amazon.com .
Le congrès de Séville a aussi permis de faire le point sur une opération en collaboration avec l'Union européenne dans un but d'éducation alimentaire. Montrer que l'on peut manger divinement avec moins de 800 calories dans l'assiette. Les Grands chefs ont été sollicités. 77 d'entre eux ont fourni un nombre impressionnant de recettes. Beaucoup plus que ce qui était escompté et, finalement, tout ce travail ne sera pas perdu. Une partie sera confiée pour publication à l'Union européenne, tandis que les autres devraient être mises en ligne et, éventuellement, publiées plus tard.
La fondation Relais & Châteaux est aussi sur les rails. Elle devra rassembler tous les documents liés à l'association afin de protéger ce patrimoine. Cette fondation devrait même s'impliquer dans l'aide aux jeunes chefs qui souhaitent s'installer en reprenant, par exemple, la maison de leur patron. Pour Patrick Henriroux, c'est aussi une façon de protéger notre patrimoine en aidant à la transmission des établissements dans les meilleures conditions à des professionnels de qualité qui ont déjà une culture Relais & Châteaux. L'accompagnement pourra prendre plusieurs formes, de l'achat du bien au soutien financier avec des taux attractifs, un coup de pouce à la médiatisation pour relancer la maison…
Le président annonce aussi la refonte de la base de données qui permettra de revoir les segmentations et faire remonter plus vite les informations, permettant aux membres de cibler leurs opérations marketing.
Franck Languille, président de la coupe Georges Baptiste, a présenté son association et son travail de promotion des métiers de la salle. Jaume Tàpies était le parrain du dernier concours. Les échanges entre les deux hommes pourraient déboucher sur un partenariat.
Pour finir, le président international de Relais & Châteaux a éclairci quelques points concernant l'utilisation de la nouvelle appellation Grand chef : il n'y aura pas de logo, elle ne sera jamais traduite, le nom du chef y est associé automatiquement (ex. : 'Pierre Orsi Grand chef Relais & Châteaux'). Si le chef change, la candidature est réexaminée. Dans le cas des hôtels-restaurants, il est impossible de cumuler l'appellation Grand chef Relais & Châteaux pour le restaurant si l'hôtel n'est pas affilié. Seule exception : l'Hôtel de Crillon, qui a été le siège historique des Relais & Châteaux.
Nadine Lemoine zzz74vzzz22v zzz36v

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