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du 20 mars 2008
FAST-FOOD

EN CONFLIT DEPUIS QUATRE ANS

Francesco Brescia et McDo France : le bras de fer continue

Marseille (13) En vingt-deux ans, l'ancien ingénieur mécanicien a bâti un empire du fast-food - 17 établissements, 1 200 salariés - qui fait de lui le premier franchisé dans l'Hexagone. Trop puissant pour l'enseigne, qui décide de ne pas renouveler certains contrats.


Francesco Brescia, 56 ans,
p.-d.g. de Brescia Investissement SA, premier franchisé McDonald's de France.

Marseille est bâtie sur un gisement de pétrole. Il ne reste qu'à l'exploiter." L'affirmation émane de Francesco Brescia, 56 ans, p.-d.g. de Brescia Investissement SA, premier franchisé McDonald's de France. Et d'expliquer : "Le chiffre d'affaires augmente de 8 à 9 % par an. On pourrait doubler le nombre de McDo dans l'agglomération marseillaise." Reste à savoir s'il en sera l'acteur. Rien n'est moins sûr pourtant, en raison du bras de fer juridique qui l'oppose à McDo France. "Tout dépend du groupe. Je peux investir et poursuivre le développement de la marque à condition d'avoir une bonne visibilité." Francesco Brescia reste amer à l'idée que d'autres chefs d'établissement profitent d'une situation qu'il a mis vingt ans à construire. Explications.

Années 1980, l'essor
En 1985, Francesco Brescia, 33 ans, est ingénieur à Paris. Il a une femme institutrice, 3 enfants, une maison, gagne bien sa vie mais rêve d'autre chose. Une annonce dans un journal le met sur la piste de McDonald's qui cherche alors des franchisés. Il part en stage à Lille et, pour parfaire sa formation, travaille le week-end rue de Rivoli à Paris. Le métier lui plaît, mais il veut exercer dans le Sud, pour se rapprocher de la région des Pouilles (Italie), où il est né. Quand on lui propose la Canebière, il est d'accord, à condition de pouvoir développer la marque. McDo France lui propose d'engager 50 % des dépenses : c'est le début du partenariat. L'établissement, ouvert en 1982, sur l'emplacement de l'ancien Café Noailles, célèbre parce que Tino Rossi chantait dans ses caves, est dans un "état épouvantable", infesté de rats et difficile à exploiter en raison de l'exiguïté des lieux. Il vend sa maison, fait venir sa famille et investit 3 millions de francs (457 357 E) pour rénover l'affaire. À l'époque, il travaille derrière les fourneaux, forme le personnel et développe une politique de relations publiques avec les associations, les écoles, les clubs sportifs pour faire connaître McDo. Il réussit. Avec son partenaire, il ouvre, en 1988, un premier établissement à Plan de Campagne puis )à Marseille rue Saint-Ferréol en septembre 1990. Francesco Brescia raconte : "Nous avons décidé de faire un vrai McDo à Marseille. Avec 1 200 m2 et un décor décliné sur le thème du cinéma, il devient le 2e plus grand établissement de France."

2004, la guerre larvée
En 1992, il s'associe à 50/50 dans une joint-venture avec McDo France. Objectif, développer l'enseigne. Ils rachètent l'établissement de Bonneveine à un franchisé, ciblent 40 emplacements possibles, construisent 20 fast-foods en cinq ans : le Vieux Port, la porte d'Aix, Les Milles, Marignane, Aubagne… et empêchent toute concurrence de s'implanter sérieusement.
La guerre larvée entre Francesco Brescia et McDo France est déclarée quand le groupe décide, en 2004, de ne pas renouveler les contrats de La Canebière et de Bonneveine, arrivés à échéance de vingt ans et de les confier à un nouveau franchisé, Mohamad Abassi, et ceci sans dédommagement pour Francesco Brescia. Incompréhension de celui-ci, pour qui la règle des vingt ans ne s'applique pas à un contrat de joint-venture. Après des épisodes juridiques difficiles, il rachète les parts de la holding en juillet 2007. Dans la corbeille, 17 établissements et 1 200 salariés.
Il insiste : "En confiant 4 établissements à Mohamad Abassi, McDo France veut écrire une nouvelle histoire à Marseille. Il pourrait le faire avec moi." Reste à savoir comment le groupe français négociera le renouvellement des contrats venant à échéance entre 2008 et 2018.
Dernier point noir, une grève des salariés en février que Francesco Brescia juge "incompréhensible" : "Elle s'est déroulée pendant que nous négociions comme chaque année et que nous proposions une augmentation des salaires de 2,85 %, une mutuelle santé obligatoire, un 13e mois et un accord de participation (un mois de salaire environ)." Il n'en dira pas plus.
Dominique Fonsèque-Nathan
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L'Hôtellerie Restauration n° 3073 Hebdo 20 mars 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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