du 13 mars 2008 |
HÔTELS |
À L'HÔTEL INVESTMENT FORUM DE BERLIN
Malgré la crise des 'subprimes', la dynamique hôtelière se confirme
Berlin Le rassemblement a accueilli, du 3 au 5 mars, plus de 2 000 professionnels. Banques, fonds d'investissement, chaînes intégrées, secteurs apparentés (architectes, consultants, juristes…) : tous étaient représentés. Le Forum a accueilli 200 personnes de plus qu'en 2007 (soit + 12 %), notamment beaucoup d'Anglais (866 participants) et d'Américains (147). La France en avait envoyé 37.
André Martinez, patron des activités de la banque Morgan Stanley dans l'hôtellerie :"Il faut tenir compte des nouvelles tendances du marché, de la situation économique mondiale, des nouveaux modes de gestion des hôtels, sans oublier internet qui a modifié radicalement le comportement des clients." |
Le constat est évident pour tous : l'hôtellerie mondiale se porte bien, à en juger par le succès de la manifestation berlinoise. L'année 2008 a enregistré une plus forte participation d'investisseurs (201 personnes contre 132 l'année dernière), de développeurs (185 contre 117) et d'architectes (54 contre 47). Pourtant le contexte a changé, car "le monde change de braquet", devait rappeler André Martinez, patron des activités de la banque Morgan Stanley dans l'hôtellerie. "Il faut tenir compte des nouvelles tendances du marché, de la situation économique mondiale, des nouveaux modes de gestion des hôtels, sans oublier internet qui a modifié radicalement le comportement des clients." La dynamique de développement s'est accélérée, tout en se modifiant. Des pays comme l'Inde ou le Moyen-Orient ont enregistré en un an des progressions de plus de 20 % en termes de capacités d'accueil. Aux États-Unis, on a comptabilisé pour 2008, 25 000 chambres en projet, ce qui place le pays toujours en tête en termes de capacité, même s'il accuse une baisse par rapport aux années antérieures. En Europe, on en recense 7 000 et tout de même 20 000 au Moyen-Orient. Par ailleurs, avec l'apparition de nouvelles destinations, on voit surgir des concepts inédits, tels les 'Budget Hotels' (à prix réduits) en Chine, tout comme des produits très haut de gamme en Europe et au Moyen-Orient. "On ajoute sans cesse de la valeur ajoutée à nos établissements", précise André Martinez. Et enfin, pour finir le cercle vertueux de cette croissance, l'hôtellerie offre également un énorme gisement d'emplois à travers le monde : "Plus de 2 millions d'emplois à créer en Chine et en Inde, 1 million au Viêtnam alors que la France et l'Espagne arrivent péniblement à 18 000 emplois non pourvus." De belles perspectives pour les jeunes générations qui veulent s'expatrier.
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Toujours l'effet 'subprimes'
Pourtant, le contexte économique
international a subi de profonds bouleversements en 2007. À Berlin comme
à Paris, l'ombre des 'subprimes' plane sur les réflexions expansionnistes
de l'hôtellerie internationale. Un exposé brillant de Roger Bootle,
économiste britannique, devait cependant préciser que les éventuelles
répercussions seraient moindres en Europe. "En effet, en raison de l'endettement
effréné des Américains, l'effet 'subprimes' était inévitable.
De plus, il a entraîné un climat de récession qui ne devrait être
enrayé qu'au cours du quatrième trimestre." En revanche, l'Europe
pourrait maintenir une progression de 1 à 2 %, à l'exception du Royaume-Uni
qui, avec une livre surévaluée et un endettement trop élevé,
devrait subir le même sort. De quoi faire dire au présentateur : "Quand
les États-Unis ont froid le monde tousse, mais quand ils sont malades le
monde va faire son shopping."
Une tendance forte : la prise
de conscience écologique
À Berlin enfin, on
a assisté à la prise de conscience d'un environnement de plus en plus
fragilisé. Cette problématique était d'ailleurs dans tous les programmes
présentés par les groupes hôteliers. Pourtant, fait nouveau, ce
sont les banques et les assurances qui ont pris les devants et proposaient des garanties
contre les risques. Du côté des hôteliers, on présente des
exemples qui ont permis de diminuer la facture énergétique des établissements.
Chez Marriott, précurseur en matière de management environnemental, on estime que les
économies d'énergie varient de 3 à 12 % selon les hôtels,
et sont concentrées dans les secteurs de la blanchisserie et du transport (par
l'utilisation massive de bicyclettes…). Dans un tel contexte le 'bilan carbone'
est un peu apparu comme la solution destinée à s'acheter une bonne conscience.
Et pourtant, la menace d'une catastrophe écologique est toujours présente,
déclare la représentante du WWF. Un vaste chantier en perspective.
Multiplication des marques
Nuran, Lifestyle Hotel
Brand, Emaar, Armani, Conrad, DoubleTree, Garden Inn, Hampton by Hilton, Ramada,
Wingate, Travelodge, Howard Johnson, Super 8, Days Inn… : on voit se multiplier
les marques comme des petits pains. Les concepts sont de plus en plus sophistiqués
et s'adressent à des segments de clientèle de plus en plus étroits,
du plus élevé au plus économique. Enfin, les stratégies des
groupes sont loin d'être identiques. Pour certains, comme pour le groupe Hilton,
"pas question de sortir du modèle économique initial. Nous ne ferons
pas d'hôtels de petite capacité, et nous ne modifierons pas nos modèles"
; pour d'autres, il faut savoir "s'adapter aux destinations nouvelles".
Le marché hôtelier existe, et il se décline à tous les niveaux.
Ainsi, rien que dans le segment économique, le potentiel au plan mondial est
estimé entre 20 000 et 25 000 chambres (dixit le directeur d'easyHotel).
Un secteur qui ne semble donc pas en mal d'avenir.
Évelyne
de Bast
zzz36v
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L'Hôtellerie Restauration n° 3072 Hebdo 13 mars 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE