Actualités

Page d'accueil
 Sommaire
du 14 février 2008

CONJONCTURE

bilan positif pour l'étude deloitte "les tendances de l'hôtellerie"

2007 : un grand cru pour l'hôtellerie française

Selon les données du cabinet Deloitte, l'industrie hôtelière hexagonale a réalisé une excellente année 2007. Le haut de gamme a pulvérisé ses records - notamment à Paris - tandis que l'hôtellerie milieu de gamme a aussi plutôt bien tiré son épingle du jeu.

L'hôtellerie française a retrouvé le sourire. En 2007, son chiffre d'affaires hébergement a très sensiblement augmenté. Et ce, presque partout dans le pays. C'est ce qu'indique la 9e édition de l'étude annuelle Deloitte sur 'Les tendances de l'hôtellerie', dévoilée vendredi 8 février, dans un palais Brongniart archicomble. Au hit-parade des meilleures performances figurent, bien sûr toujours en tête, les établissements haut de gamme. Un segment qui séduit chaque année davantage de clients. Phénomène amplifié par l'apparition de nouveaux marchés émetteurs à haute contribution tels les Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine).

"En cinq ans, le revenu par chambre disponible (RevPAR) des 4 étoiles (France entière) a grimpé de 30,4 % pour atteindre 146 euros contre 112 euros en 2003", a précisé Philippe Gauguier, associé Deloitte Conseil en charge de l'hôtellerie et du tourisme. Dans le détail, le taux d'occupation des 4 étoiles (France entière) a franchi la barre des 71 % en 2007 (+ 3,9 %), tandis que la recette moyenne chambre (RMC) s'est élevée à 206 euros (+ 7,2 %). Au final, le chiffre d'affaires hébergement de l'hôtellerie haut de gamme française a gagné 11,3 % au cours de la dernière année.

Le cru 2007 s'avère d'autant plus satisfaisant pour le haut de gamme que la croissance observée n'est pas liée à l'inflation et n'a pas été impactée par la variation des devises étrangères face à l'euro. En témoigne la hausse de 5 % en 2007 de la RMC de ce segment (hors inflation). Quant au recul des devises étrangères, il n'a pas non plus pesé - en tout cas jusqu'à présent - sur l'amélioration du prix moyen.

Lissage du phénomène de saisonnalité pour les 4 étoiles

Autre bonne surprise observée par Deloitte : l'embellie que connaissent les hôtels 4 étoiles s'accompagne d'un lissage du phénomène de saisonnalité. Pour preuve, l'amélioration sensible du RevPAR de cette catégorie durant les mois où la fréquentation est traditionnellement la plus faible : de janvier à mars, août, novembre et décembre.

Qu'en est-il des 4 étoiles en province et sur la Côte d'Azur ? En fait, selon l'étude Deloitte, on constate entre ces deux régions - qui ont très bien tiré leur épingle du jeu en 2007 - certaines similitudes dans l'évolution de leur taux de croissance au cours des dernières années.

Entre 2003 et 2005, la croissance a été relativement modérée même si les hôtels haut de gamme de province ont décollé plus rapidement que ceux de la Côte d'Azur : + 4 % contre - 0,3 %. Par contre, les exercices suivants se caractérisent par des progressions statistiques identiques : + 8 % et + 11 %. Notons au passage que la hausse musclée du chiffre d'affaires hébergement en 2007 provient à la fois d'une amélioration du prix moyen et de la fréquentation. Voilà le signe d'un dynamisme retrouvé !

Au bout du compte, les établissements 4 étoiles de province ont réalisé un RevPAR de 97 euros. Celui des unités de même catégorie situées du côté de la Grande Bleue frôle la barre des 145 euros. "Sur ce point, les deux régions sont loin d'être encore à égalité", a souligné Olivier Petit, associé Deloitte Conseil.

L'hôtellerie milieu de gamme obtient aussi de bons résultats

Et pour ce qui est de rivaliser avec leurs homologues parisiens, il y a encore de la marge. Après un bon cru 2006, les 4 étoiles de la capitale ont en effet pulvérisé leurs records l'an passé avec un RevPAR en hausse de + 12,6 % à 193 euros. Sur cinq ans, l'indicateur bondit de + 37,5 %. Parmi les différentes familles étudiées, les 4 étoiles supérieur ont fait un véritable carton enregistrant un RevPAR en progression de 46,1 % depuis 2003. "À l'évidence, l'hôtellerie haut de gamme a bénéficié d'un cycle haussier de très grande ampleur ces dernières années", a argumenté Philippe Gauguier.

L'hôtellerie milieu de gamme (France entière) n'échappe pas à cette euphorie ambiante. Les taux d'occupation de ces catégories font preuve d'une belle vitalité passant respectivement de 66,6 % à 70,3 % entre 2003 et 2007 pour les 3 étoiles, alors que le niveau de remplissage des 2 étoiles grimpe de 3 points (68,5 %) dans le même temps. Les RMC ont aussi évolué de manière positive au cours des cinq derniers exercices : + 13 euros

pour les 3 étoiles (95 euros) et + 7 euros pour les 2 étoiles (59 euros). Autant d'éléments qui conduisent à un bond en avant du chiffre d'affaires hébergement de l'ordre de 22 % pour les 3 étoiles et de 17 % pour les 2 étoiles depuis 2003.

Comme pour les établissements haut de gamme, l'hôtellerie milieu de gamme française a enregistré une accélération de la croissance de son RevPAR au terme de 2007. Ce dernier s'est envolé de 10,3 % pour les 3 étoiles tandis que celui des 2 étoiles montait de 6,4 %. "Contrairement aux années antérieures, l'exercice 2007 se distingue toutefois par une hausse cumulée de la demande et du prix moyen chambre", a commenté Philippe Gauguier.

Progression du prix moyen en province

Si l'on analyse les statistiques de l'hôtellerie milieu de gamme par zones géographiques, on constate logiquement que les hôtels parisiens caracolent en tête du peloton. Le RevPAR des 3 étoiles a ainsi gagné 27 % (76 euros) entre 2003 et 2007. La tendance est quasi similaire pour les 2 étoiles dont le RevPAR a bondi de 25 % sur la période étudiée (58 euros).

En province, l'hôtellerie milieu de gamme de province a également observé une forte progression de son chiffre d'affaires hébergement : + 20 % pour les 3 étoiles et + 15 % pour les 2 étoiles. Une progression qui résulte cependant en majeure partie de l'augmentation du prix moyen. L'occupation a de fait

stagné entre 2003 et 2007. Cela ne signifie pas pour autant que le nombre de chambres louées soit demeuré stable. L'ouverture de nouveaux établissements a souvent, en effet, élargit l'offre existante. Si en valeur relative (%), on ne note pas de croissance, il

y en a une en valeur absolue. Quant à l'hôtellerie milieu de gamme azuréenne, nos chiffres soulignent une croissance sensible s'appuyant, comme pour Paris, sur une hausse des flux de demande et des prix moyens pratiqués.   
Claire Cosson
zzz36i zzz36v zzz20h

Peut-on faire mieux en 2008 ?
Loin de tirer des plans sur la comète, le cabinet Deloitte s'est toutefois risqué, lors de sa conférence annuelle, à donner quelques prévisions pour l'exercice 2008. Insistant sur les nombreuses incertitudes qui planent aujourd'hui sur l'économie mondiale, Deloitte table sur une "croissance modeste en Europe". Fort de ce constat et compte tenu du pouvoir de séduction "incontestable" de la France, le cabinet estime malgré tout que l'hôtellerie française devrait parvenir à tirer son épingle du jeu cette année. Il projette une hausse de 4,6 % du RevPAR pour les 4 étoiles parisiens et de 2,7 % pour les 3 et 2 étoiles. Deloitte prévoit par ailleurs une activité soutenue sur la Côte d'Azur avec un chiffre d'affaires hébergement qui pourrait progresser de 5,5 % pour le haut de gamme tandis que celui des 3 étoiles augmenterait de 3,2 %, et de 2,8 % pour les 2 étoiles.

S'agissant de la province, le cabinet se montre optimiste puisqu'il table sur une progression du RevPAR de 4,2 % pour les 4 étoiles, de 4,4 % pour les 3 étoiles et de 2,8 % pour l'hôtellerie économique. Toutes ces données demeurent toutefois de simples projections...

     

Complément d'article3068p16 : autres tableaux de l'étude Deloitte

    

Article précédent - Article suivant


Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts

Rechercher un article

L'Hôtellerie Restauration n° 3068 Hebdo 14 février 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration