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du 17 janvier 2008
L'ÉVÉNEMENT

INVITÉE PAR LE MEDEF LA SEMAINE DERNIÈRE AU PAVILLON DE L'EAU À PARIS

L'UMIH RÉITÈRE : LES CHR DOIVENT ÊTRE ACTEURS DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

Devant les membres du Medef, et en présence d'André Daguin, chef de file national de l'Umih, le président de l'hôtellerie française, Roland Heguy, a évoqué le challenge de la branche hôtelière, mais aussi celui des autres métiers du secteur en matière de développement durable.   Sylvie Soubes


Au centre de notre photo, André Daguin, entouré de (entre autres, de gauche à droite) Hervé Brossard, président de l'agence de publicité DDB International et membre du Medef en charge de la représentation des professions de la communication, Roland Heguy, Laurence Parisot et Jean-Pierre Clamadieu, directeur général de Rhodia et président de la commission développement durable au Medef.

Le ton a été donné par André Daguin lors du dernier congrès national de l'Umih à Lyon fin novembre avec la signature d'un partenariat avec l'Ademe* autour de 15 et 1 réflexes durables auxquels la profession peut prétendre rapidement. Un appel au bon sens, lancé à l'ensemble des entreprises du secteur. Même si, dans un premier temps, c'est la branche hôtelière qui a fait preuve d'avancées importantes. "Accor a depuis longtemps emprunté cette voie", rappelle le chef de file de la rue d'Anjou présent la semaine dernière aux côtés de Laurence Parisot, la patronne des patrons, lors d'une matinée débat sur le thème 'Le développement durable, un atout concurrentiel pour la France'. Dans son vade-mecum baptisé 'Entreprises et développement durable : suivez le guide !', le Medef revient d'ailleurs sur plusieurs actions mises en place par le groupe. Accor a par exemple "décidé, dès 2002, de faire certifier sa démarche environnement selon la norme internationale Iso 14001 pour sa chaîne hôtelière Ibis et sa
division Accor Thalassa"
. Cette norme "atteste de la mise en place d'un système de management environnemental destiné à limiter l'impact de l'activité d'une entreprise sur l'environnement". Le groupe a également mis en place une "démarche d'innovation participative, visant à promouvoir l'initiative de tous les collaborateurs et faciliter la diffusion des bonnes pratiques". Ainsi, "tout collaborateur peut proposer une idée d'amélioration. Cette suggestion est évaluée par le responsable hiérarchique qui récompense l'auteur en cas d'application de l'idée". La valorisation de l'individu fait donc bel et bien partie du dossier durable. Autre aspect, à la fois parallèle et complémentaire, le commerce équitable. "En 2003, les 38 hôtels Sofitel ont acheté 16 tonnes de café Malongo labellisé Max Havelaar. Les 490 Etap Hotel et Formule 1 en France ont suivi peu après en remplaçant toute leur gamme de boissons chaudes par du thé, café et chocolat exclusivement issus du commerce équitable. Aujourd'hui, plus de 1 100 hôtels servent des produits issus de ce commerce", peut-on encore relever dans ce manuel qui ne concerne pas seulement les grandes entreprises. Pour preuve, la participation du président national de l'hôtellerie française de l'Umih, Roland Heguy, fidèle défenseur de la TPE et de l'hôtellerie indépendante, lors de cette réunion qui a fait salle comble aux côtés des responsables des sociétés EcoBilan, Microsoft, Séché Environnement et Solaire Direct. Micro.

L'Hôtellerie Restauration : Qu'en est-il au juste des hôteliers face à ce défi du développement durable ?
Roland Heguy : Le coeur de notre métier est avant tout d'offrir du bien-être, de la modernité, du rêve. Aussi, plus que n'importe quelle autre forme de développement, le tourisme nécessite un environnement préservé de toute nuisance. En effet, l'environnement constitue parfois le premier fonds de commerce des établissements touristiques, d'où l'importance de le préserver. J'ai moi-même la chance de travailler dans un environnement exceptionnel, au bord de l'océan Atlantique. On a beau avoir le plus bel outil de travail, être dans un beau site, s'il n'est pas préservé, tout peut basculer. Je pense malheureusement au naufrage de l'Erika. Cela a pris beaucoup de temps pour redorer l'image du site.

Comment voyez-vous l'avenir du secteur s'il ne s'engage pas dans cette voie ?
Les activités touristiques participent également au réchauffement climatique. Nous consommons de l'eau, de l'énergie et produisons beaucoup de déchets qui nuisent au tourisme. Par ailleurs, il faut nous adapter aux nouvelles attentes des touristes d'autant qu'à moyen terme, la concurrence sera plus forte, plus agressive. Les entreprises qui n'auront pas un comportement respectueux de l'environnement seront petit à petit écartées du marché. Nous devons être prêts pour recevoir ces nouveaux touristes des pays émergents.

Les bénéfices pour la profession sont-ils uniquement liés à l'image ?
Les bénéfices tirés d'une telle démarche sont nombreux : maîtrise des charges d'exploitation, valorisation de son image auprès de la clientèle, outil marketing (selon un sondage récent, 34 % des voyageurs paieraient davantage pour se rendre dans un hôtel respectueux de l'environnement), fidélisation et motivation des employés, qui seront fiers de travailler dans une entreprise respectueuse de l'environnement, implication de l'entreprise dans une démarche citoyenne, diminution de l'impact environnement de l'entreprise, et participation à l'effort collectif de lutte contre le réchauffement climatique. zzz74v zzz52

*Ademe : Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.

Bon à savoir

Parmi les outils mis à disposition, l'Umih a participé à l'élaboration du guide pratique Éco-gestion et éco-construction dans l'hôtellerie édité par Odit France en octobre 2007. L'ouvrage balaye les moyens simples et efficaces pour devenir un parfait 'éco-hôtelier'. La rue d'Anjou compte aussi parmi ses partenaires le label Clef Verte, qui récompense les hébergements touristiques pour leur dynamisme en matière de gestion environnementale. L'Umih est aussi présent au salon Ecorismo. Dans le cadre du partenariat avec l'Ademe, une charte de l'environnement sera affichée dans les établissements qui se sont engagés à respecter les premiers réflexes. Des modules de formation sont enfin prévus par l'organisme de formation du syndicat sur ce thème (Umih Formation).


Ils ont dit

• Laurence Parisot, présidente du Medef : "L'enjeu est dans les cinq prochaines années. […] Comment agir ? En s'inspirant de la médecine. Premièrement, ne pas nuire, deuxièmement, guérir. Le capitalisme peut avoir une vision à long terme…"

• Jean-Louis Borloo, ministre d'État, ministre de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durables : Le Grenelle de l'environnement a réuni un "consensus positif de la société française". Nous devons "continuer dans le progrès économique et social en étant respectueux de la nature. […] Quand la France commence à vouloir prendre en compte un problème, elle va très loin", dans le bon sens.

• Jean-Pierre Clamadieu, directeur général de Rhodia et président de la commission sur le développement durable du Medef : "C'est une démarche de progrès qui doit devenir une exigence de culture."

Complément d'article 3064p2

Les réflexes durables identifiés dans le cadre du partenariat Ademe-Umih dédié au secteur des CHR
1. Sensibiliser et impliquer l’ensemble du personnel : sensibiliser la clientèle.
2. Mesurer mensuellement les consommations d’eau et d’énergie.
3. Faire la chasse aux fuites d’eau et d’air, aux veilles et aux lumières inutiles.
4. Équiper les douches, robinets et WC de systèmes économes en eau.
5. Remplacer les ampoules usagées par des basse consommation.
6. S’assurer du bon entretien des chaudières et chauffe-eau.
7. Chauffer sans surchauffer.
8. Opter pour les équipements de bonne classe énergétique, les utiliser à bon escient.
9. Communiquer sur du papier recyclé, avec le label Imprim’Vert.
10. Préférer les produits écolabellisés, respecter les doses de produits de nettoyage.
11. Limiter les emballages et trier les déchets.
12. Privilégier les produits frais, de saison, locaux et issus de l’agriculture biologique.
13. Aérer et dépoussiérer.
14. Se rappeler que sous nos latitudes, l’adaptation des établissements aux conforts d’été est suffisante : ventilateur, store…
15. Faire l’inventaire des économies possibles avant de penser aux énergies renouvelables.
D’autres actions possibles sur umih.fr ou ademe.fr

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L'Hôtellerie Restauration n° 3064 Hebdo 17 janvier 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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