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	du 10 janvier 2008	L'ÉVÉNEMENT

POUR LUTTER CONTRE UNE DÉSAFFECTION POSSIBLE DE LEUR ÉTABLISSEMENT

À TOULOUSE, CAFETIERS ET RESTAURATEURS S'ORGANISENT

Toulouse (31) Depuis le 1^er janvier, les patrons de bars et restaurants de la Ville rose s'interrogent sur le risque de perdre une partie de la clientèle fumeurs. Certains, anticipant la loi, ont équipé leur terrasse de matériels chauffants, ou, plus rarement, de fumoir en intérieur.

Des chauffages radiants équipent les terrasses toulousaines pour le confort des clients.

Le Pub Le Seventies a investi début décembre dans une cabine avec extracteur.

Trouver la parade, tel est le mot d'ordre adopté par certains professionnels toulousains. Quelques uns, pensant que les plus accros iront griller leur cigarette dehors, équipent leur terrasse de matériels chauffants (radiants ou parasols). Il est vrai que dans la Ville rose, un certain nombre d'établissements prolongent l'usage de leur terrasse jusqu'en hiver. Le Capoul, Le Florida, Le Bistrot Romain, La Frégate, Le Wallace, Le Bibent…, se sont équipés ou vont le faire."C'est une obligation si l'on veut continuer à travailler", observe Benjamin Gelot, du Bistrot Saint-Georges. En revanche, d'autres s'y opposent : "C'est une aberration de chauffer à l'extérieur quand on parle d'économie d'énergie, s'insurge Jean-François Mercadier, du Père Léon. Et d'ajouter : L'investissement est beaucoup trop lourd". D'autant qu'un tel chauffage ne va pas sans problème. "Depuis deux ans j'avais équipé ma terrasse avec des braseros au gaz, raconte Benoît Grault, patron des Américains. Désormais, c'est impossible. Le chauffage au gaz n'est pas interdit, mais le stockage des bouteilles doit s'effectuer dans un local adapté, ce qui rend le système très contraignant."

Fumoir de luxe
Alors évidemment, on peut opter pour du matériel électrique, mais il est beaucoup plus onéreux à l'achat, jusqu'à 1 500 E pièce, et ensuite à l'usage. De plus, l'efficacité n'est garantie que si la terrasse est protégée par des auvents latéraux. Or, les bâtiments de France refusent de telles installations dans le centre historique de la Ville rose.
Le pub Le Seventies est le premier de la ville à avoir investi début décembre dans une cabine avec extracteur, en quelque sorte un fumoir de luxe. Il s'agit d'une grande cabine vitrée, d'environ 5 m², installée dans la salle principale entre le bar et un grand écran escamotable. "Ma clientèle, de 18 à 35 ans, est surtout nocturne", observe le patron Alain Boyaval. "Les fumeurs font aussi partie du fonds de commerce, des habitués. On est ouvert jusqu'à 2 h du matin et à partir de minuit, je ne veux pas qu'ils aillent mettre le bazar dehors. Vous imaginez mes clients en plein match, sortir pour s'allumer une cigarette ? J'ai fait cela dans l'esprit de fidéliser ma clientèle. Il faut dire aussi que j'avais de la place dans mon établissement. J'ai investi dans cette installation, faite par une société spécialisée, 18 000 E." Au premier abord, les fumeurs ont l'impression d'être dans un bocal. Une gêne rapidement dissipée dès les premières bouffées. Le fumoir du Seventies suscite depuis beaucoup de curiosité. Le Casino Barrière, qui a ouvert à Toulouse à l'automne dernier, s'est lui aussi doté d'un fumoir similaire, et d'autres établissements dépourvus de terrasses s'intéresseraient à une telle installation comme Planète Rock, l'Ubu… D'autres, enfin, ont opté pour une solution plus économique : inciter leur clientèle à l'arrêt du tabac, pour les préparer à la date fatidique du 1^er janvier 2008. "Nos clients ont presque tous arrêté de fumer !", constatent, ravis, les responsables du Crépophile et du Piccadily.
Philippe Duffaut zzz32

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L'Hôtellerie Restauration n° 3063 Hebdo 10 janvier 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE