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du 11 octobre 2007
GÉRER SON ENTREPRISE

AVEC LES SUJETS INTERACTIFS DE LHOTELLERIE.FR

POUR BIEN COMPRENDRE CE QU'EST LA TRÉSORERIE

La trésorerie est au coeur de la gestion quotidienne d'une entreprise, et pourtant elle est souvent mal appréciée, notamment en raison du décalage qu'il peut exister entre bénéfice et disponibilités.
Par Jean-Philippe Barret, professeur agrégé d'économie, de gestion et coauteur du sujet Interactif 'Dictionnaire de gestion en CHR' sur lhotellerie.fr

L'Hôtellerie Restauration : Qu'est-ce que la trésorerie ?
Jean-Philippe Barret : C'est une question difficile, car tous les ouvrages de gestion n'intègrent pas les mêmes notions autour de ce terme. Certains utilisent ce mot pour désigner l'argent disponible au sein de l'entreprise, tandis que d'autres privilégient une approche plus globale en intégrant également ce que doit l'entreprise à court terme aux banques et aux autres organismes de crédit. Par ailleurs, de nombreux vocabulaires se croisent, voire se confondent : trésorerie, cash, trésorerie nette, trésorerie active, trésorerie passive, trésorerie et équivalent de trésorerie. Cela se complique également avec l'emploi d'autres expressions comme flux de trésorerie, flux nets de trésorerie, flux nets de trésorerie actualisés, flux nets de trésorerie d'exploitation… Avec Éric Le Bouvier, nous avons retenu, pour le sujet interactif 'Dictionnaire de gestion en CHR', ainsi que pour le Dictionnaire de Gestion Hôtellerie Loisirs Restauration paru il y a quelques jours aux éditions BPI, une approche qui privilégie la définition de la trésorerie nette. Celle-ci est la différence entre la trésorerie active (valeurs mobilières de placement et disponibilités) et la trésorerie passive (concours bancaires courants et soldes créditeurs de banque) ou plus simplement entre les disponibilités et les découverts.

Avoir une trésorerie positive signifie-t-il que l'entreprise est bénéficiaire ?
Il est nécessaire au préalable de distinguer les entreprises : entreprises individuelles et sociétés. En effet, les entreprises ne sont pas toutes soumises aux mêmes obligations comptables. Tout d'abord, les entreprises individuelles optent généralement pour une comptabilité simplifiée. Elles doivent enregistrer les encaissements et les décaissements. Le bénéfice correspond à la différence entre les recettes et les dépenses. Une trésorerie positive est donc le signe d'une entreprise bénéficiaire.
En revanche, les sociétés ont d'autres obligations comptables : elles enregistrent des produits et des charges. Dans ce cas, si le bénéfice est bien la différence entre les produits et les charges, tous les produits ne sont pas forcément encaissés. Une vente peut être effectuée sans rentrée d'argent : une chambre est louée, mais le client peut partir sans payer et régler plus tard… ou jamais !
Un autre phénomène explique le décalage entre la notion de bénéfice et de trésorerie : les charges ne sont pas nécessairement décaissées.
Ces charges sont souvent importantes et peuvent faire apparaître en fin d'exercice comptable un déficit alors que la trésorerie est positive. Parmi les charges non décaissées, on peut citer les dotations aux amortissements ou les dotations aux provisions. Celles-ci ont pour but d'anticiper une perte sur une créance dont l'échéance et le montant ne sont pas encore connus avec certitude. Une trésorerie positive pour une société n'est donc pas synonyme de bénéfice.

Inversement, est-il possible d'avoir une trésorerie négative et être bénéficiaire ?
Oui, et cette situation devrait avoir tendance à s'amplifier. Traditionnellement, les entreprises hôtelières disposaient d'une trésorerie nette confortable en raison du décalage entre les encais
sements et les décaissements. Je m'explique : les clients payaient au comptant après avoir mangé et dormi, tandis que l'hôtelier-restaurateur bénéficiait d'un délai pour régler ses fournisseurs (lire encadré ci-dessous). Ce décalage semble se réduire avec internet et les nouvelles possibilités de commercialisation des établissements hôteliers. En effet, de plus en plus de clients achètent les prestations à des intermédiaires comme Expedia ou Lastminute, pour les plus connus. Or, si les clients se font débiter immédiatement leur carte bancaire, les intermédiaires règlent avec un différé de plusieurs semaines, voire plus. L'accélération des ventes de chèques cadeaux ou de coffrets cadeaux (à l'instar de ceux lancés par Weekendesk) risque également de dégrader la trésorerie de certains hôteliers. Ce phénomène est déjà bien connu des restaurateurs qui acceptent les titres-restaurant (ticket-restaurant, chèque-déjeuner…). Ainsi, l'hôtelier-restaurateur doit être bien conscient de l'impact de ses choix de commercialisation sur l'évolution de sa trésorerie. Lors du choix d'un distributeur, l'hôtelier-restaurateur devra évaluer si l'agence en ligne ou le voyagiste étranger est suffisamment solvable pour que le paiement soit bien effectué, et connaître le délai de remboursement des prestations.

Le créateur d'une entreprise doit-il surveiller sa trésorerie ?
Évidemment, il doit mettre en place un budget de trésorerie sur quatre ans, notamment pour anticiper l'évolution des cotisations sociales. Ces dernières sont calculées sur la base d'un forfait pour les deux premières années. Puis un rattrapage a lieu à partir de la troisième année : si le chef d'entreprise n'a pas suffisamment anticipé ce phénomène, il encourt de graves dangers pour la survie de son entreprise. Il
peut être intéressant de faire une simulation sur le site du régime social des indépendants le-rsi.fr et de l'Urssaf calcul.urssaf.fr L'entrepreneur individuel peut émettre plusieurs hypothèses sur son niveau de rémunération et évaluer les conséquences sur le paiement de ses cotisations sociales sur les premières années d'exploitation, et donc, sur sa trésorerie.

Quel est l'impact de la TVA sur la trésorerie ?
Pour entamer une polémique, on pourrait dire que la TVA est bénéfique pour le restaurateur ! En effet, elle lui permet d'encaisser immédiatement 19,6 % du montant du chiffre d'affaires hors taxes. Puis, le restaurateur dispose de plusieurs semaines pour réellement décaisser ce montant. Ainsi, la TVA à décaisser du mois M correspond à la TVA collectée du mois M moins la TVA déductible. Cette somme ne sera payée que le mois suivant. Une baisse de la TVA pourrait donc avoir un effet négatif pour la trésorerie de certains restaurateurs…

NOUVEAU : AUX ÉDITIONS BPI
Dictionnaire de gestion Hôtellerie Loisirs Restauration

Chefs d'entreprise ou associés, directeurs de restauration et d'exploitation, directeurs d'hôtel ou gérants, le tout nouveau Dictionnaire de gestion Hôtellerie, Loisirs, Restauration est fait pour vous ! Cet ouvrage, au format pratique et maniable, pourrait très bien devenir le livre de chevet de tous ceux qui s'intéressent à la gestion d'une entreprise (ou d'un département spécifique), ou encore des élèves et étudiants en hôtellerie. En effet, avec plus de 1 800 définitions claires et concises, il recense l'essentiel du vocabulaire utilisé dans la gestion spécifique au secteur de l'hôtellerie-restauration. Il rend accessible une matière pas toujours abordable qu'il est pourtant nécessaire de maîtriser dès qu'on est confronté à une analyse de l'exploitation d'une activité.

Éditions BPI
Tél. : 01 41 40 81 40 - Fax : 01 41 40 81 41
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L'Hôtellerie Restauration n° 3050 Hebdo 11 octobre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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