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Portrait d'un bagagiste-chasseur a l'Hotel Edouard VII

Un bagagiste-chasseur qui se surpasse

Christophe Dubrulle est bagagiste-chasseur à l'Hôtel Édouard VII depuis 2 ans, un 4 étoiles situé à Paris (IIe). Son métier : faciliter l'arrivée, le séjour et le départ des clients. Un travail, dont les missions sont bien plus variées qu'on ne l'imagine, et où les contacts humains sont primordiaux. Reportage.


Christophe Dubrulle a pour principale mission d'accompagner les clients, depuis leur arrivée jusqu'au départ de l'hôtel.


Il porte en moyenne 150 bagages par jour. Un travail qui nécessite une grande résistance physique.


Achat, livraisons, retrait de billets… le chasseur effectue toutes sortes de courses pour ses clients.

6 h 45
Baskets dernier cri, jean fashion, cheveux noirs parfaitement gominés, Christophe Dubrulle dévale d'un pas décidé l'avenue de l'Opéra. Direction : les vestiaires de l'Hôtel Édouard VII. Ce samedi-là, comme à chaque fois qu'il prend son service, ce bagagiste-chasseur de 28 ans, troque ses vêtements de tous les jours pour arborer fièrement son uniforme de travail : un impeccable costume trois pièces gris anthracite, agrémenté d'une cravate noire sur une chemise blanche.

7 heures
La journée de travail démarre. Son terrain : le hall d'entrée de l'hôtel, élégante salle en rotonde aux tons rouge-beige. Christophe commence par traquer saleté et autres poussières. Le service est rôdé. "À mon arrivée, je passe un rapide coup de balai, je vide les cendriers, je secoue les tapis, explique-t-il d'une voix posée. Tout doit être impeccable avant le réveil des clients."

Ses responsabilités, c'est aussi :
À l'arrivée d'un client

Accueil à sa descente de voiture ou à l'entrée de l'hôtel ; porter ses bagages depuis le véhicule jusqu'à sa chambre, qu'il est chargé de lui faire visiter ; si, besoin, l'accompagner garer sa voiture au parking le plus proche.

Au départ d'un client
Gérer la réservation des taxis et les transferts à l'aéroport ; porter les bagages du client depuis sa chambre jusqu'au véhicule.

Tout au long de la journée
S'occuper de la tenue de la bagagerie ; se charger des courses à faire à l'extérieur de l'hôtel pour les clients ; contribuer à la surveillance des accès et veiller à la sécurité des biens ; sur autorisation, il offre un service de nettoyage des vitres du véhicule ; renseigner succinctement le client (transports, distractions, restaurants…), puis l'orienter vers le concierge ; participer à l'entretien des locaux et de la réception ; gérer l'arrivage de la presse, qu'il dispatche dans l'hôtel (le week-end).

8 h 15
"Bip ! Bip ! Bip !" Une camionnette blanche klaxonne nerveusement. En un éclair, Christophe accourt sur le parvis marbré de l'hôtel. "L'arrivée de la presse internationale, lance-t-il en signant hâtivement le bon de livraison. Je lis souvent les journaux, car suivre l'actualité permet de créer des liens avec les clients et de les renseigner sur ce qu'il y a à faire par ici. S'ils veulent en savoir plus, je les oriente vers le concierge."

9 heures
Pas le temps de souffler. Un taxi se gare devant l'hôtel. La démarche assurée, Christophe accueille un couple de Belges à leur descente de voiture. Le sourire aux lèvres, il ouvre la portière, puis décharge le coffre en à peine 20 secondes. 5 minutes plus tard, ceux-ci sont déjà installés dans leur chambre, prêts à profiter du séjour. En accueillant ainsi une centaine de clients, le jeune homme porte en moyenne 150 bagages par jour. Un travail qui nécessite une grande résistance physique.

10 h 30
"We need a taxi", s'écrient la plupart des clients qui finissent à peine leur petit-déjeuner. Son téléphone portable vissé à la main droite, la gauche servant à éponger la sueur qui perle sur son front, il ne lui faut que quelques minutes pour satisfaire les plus pressés. Réactivité et débrouillardise : deux qualités indispensables au bagagiste-chasseur.

11 h 15
Première accalmie de la matinée pour Christophe, qui en profite pour prendre un café. "C'est vrai que c'est un boulot speed, confie-t-il. Je travaille du jeudi au dimanche, en horaires décalés. Soit en journée, soit en soirée. Mais en contrepartie, on a une totale liberté de mouvement, et on n'est pas derrière un bureau. En plus, comme l'hôtel est à taille humaine (N.D.L.R. : 69 chambres), ça me permet d'être très polyvalent."

13 heures
Toujours prêt à donner un coup de main, Christophe n'hésite pas à outrepasser ses fonctions : une commande en terrasse par-ci, une recherche sur internet pour un passant égaré par-là… Sa devise : en faire toujours plus. Son dynamisme hors pair et ses petits services lui valent d'ailleurs d'être souvent récompensé : "En général, un bagagiste gagne aux alentours de 1 500 E mensuels. Mais si vous faites le compte des pourboires à la fin du mois (entre 1 000 et 1 500 E), il est tout à fait possible de doubler son salaire de base !"

Rétrospective
Avant ce poste Christophe Dubrulle a été :
À 24 ans Standardiste, portier, puis voiturier à l'hôtel Sofitel Rive Gauche 4 étoiles (Paris XIVe)
À 22 ans Serveur banquet et privé (service militaire) à la Maison du ministre de la Défense (Paris VIIe)
À 21 ans Chef de rang à la brasserie Les Chefs de France aux États-Unis (Floride)
À 19 ans Serveur à l'hôtel Peninsula (4 étoiles) en Grande-Bretagne
À 18 ans Titulaire d'un CAP et d'un BEP hôtellerie-restauration

14 h 45
Après une pause déjeuner d'une heure, Christophe ne sait plus où donner de la tête. Un client âgé l'attend pour qu'il l'accompagne récupérer son véhicule garé dans le parking Saint-Honoré. Voiturier : un métier qu'il a déjà exercé par le passé, tout comme portier, standardiste, serveur… En effet, il a déjà connu différentes expériences professionnelles en France, comme à l'étranger. Des voyages qui lui ont permis de parfaitement maîtriser la langue anglaise.

16 h 30
Les demandes se succèdent. Concentré, Christophe passe plusieurs coups de fil : "J'essaie de réserver deux minivans pour un groupe d'Américains qui désire se rendre à l'aéroport." Autre vertu d'un bagagiste : savoir se forger un carnet d'adresses en béton.

18 h 30
En trombe, Christophe court récupérer un costume chez un grand couturier pour l'un de ses clients. Livraison de fleurs, retrait de billets de spectacle, achat de médicaments… Le chasseur doit effectuer, dans des délais souvent réduits au minimum, toutes sortes de courses à l'extérieur de l'hôtel. L'anecdote la plus folle à ce sujet ? "Trouver 100 roses rouges dans la demi-heure. Le hic, c'est qu'il était minuit !"

20 h 15
Retour au vestiaire. Christophe tombe le costume. Ambitieux, le jeune homme espère "devenir un jour directeur d'hôtel à l'étranger". S'il continue à ce rythme, le rêve pourrait bien devenir réalité. zzz18p
Mylène Sacksick

Hôtel Édouard VII
39 avenue de l'Opéra
75002 Paris
Tél. : 01 42 61 56 90

L'avis de Laurent Cautru, chef réceptionniste à l'Hôtel Édouard VII
Chargé de faciliter l'arrivée, le départ et le séjour des clients, le bagagiste-chasseur est un électron libre. Il doit toujours avoir l'oeil sur la clientèle pour détecter et satisfaire ses moindres désirs. Aucune formation particulière n'est exigée, mais il faut posséder une multitude de qualités : un sens inébranlable du service, une grande résistance physique, ainsi qu'une aptitude à l'organisation et à la rigueur, et le sens des initiatives. L'anglais est impératif, la maîtrise d'une autre langue étrangère est un plus. Ce métier est une belle porte d'entrée pour évoluer dans les divers métiers de l'hôtellerie.

 
     
     
  L'Hôtellerie Restauration n° 2935 Hebdo 28 juillet 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE  


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