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du 23 octobre 2003
ÉDITO

RODOMONTADE

Les choses évoluent, vite, très vite, de toute évidence, trop vite pour certains, tant du côté du patronat que des salariés. Bien entendu, toutes les évolutions n'apportent pas leur lot de bonheur à tous... et c'est regrettable. Mais aller à contre-courant, seul, c'est choisir l'isolement, la marginalisation, et c'est prendre le risque, à terme, de ne plus être intégré dans un système tant économique que social. Quand on est chef d'entreprise, c'est tout simplement mettre en danger la pérennité de son activité. Prendre en compte les seules dimensions techniques et commerciales en termes d'évolution en niant l'aspect humain de l'entreprise, c'est très rapidement prendre le risque de rencontrer de plus en plus de problèmes, tant sur le plan commercial que technique. En effet, toutes les technicités dépendent des hommes et des femmes, qui doivent les faire fonctionner, et tout le monde sait que dans le domaine du commercial, seule une implication forte pour une marque, pour un produit, pour un service, pour une entreprise, rend crédible un message susceptible de déclencher une vente. Mais pour prendre en compte la dimension humaine d'une entreprise ou d'un secteur économique, il ne suffit pas de tenir des discours pleins d'emphases, de jouer la carte de la démagogie et de promettre des choses que l'on ne tiendra pas... Se prêter à ce genre de jeu est particulièrement dangereux. Les salariés, lorsqu'ils sont impliqués dans un métier qu'ils aiment, ne supportent ni mensonge, ni forfanterie, s'ils sont capables de prendre en compte les difficultés économiques d'un secteur pour intégrer le fait que leurs conditions de travail ne peuvent être identiques à celles d'autres entreprises ; ils vivent d'une manière particulièrement démotivante les discours de circonstance...
S'engager hier devant le gouvernement et devant les instances européennes, d'augmentations de salaires de 10 % en cas de baisse de TVA sur la restauration, promettre de faire inscrire cette mesure dans la convention collective... alors que les niveaux de salaires sont très différents en fonction des entreprises, et que la politique salariale dépend d'abord des chefs d'entreprise à qui le président de l'Umih, quand il a fait cette déclaration, n'a pas jugé utile de demander leur avis... pour aujourd'hui déclarer que la patronat devrait appliquer unilatéralement une augmentation de 7 % et non plus de 10 %, parce que la baisse de TVA n'affecterait pas les boissons alcoolisées (vient-il seulement de le découvrir ?)... C'est mettre les chefs d'entreprise de ce secteur dans une situation d'incohérence, dangereuse pour leur crédibilité envers les pouvoirs publics comme - plus grave encore - envers leurs salariés...
Que ceux qui font ces déclarations démagogues ne s'étonnent plus, demain, de voir des restaurants pleins de clients avec personne pour les servir...
PAF zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 2844 Hebdo 23 octobre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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