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Maurice Bernachon

Le décès d'un grand

Celui que Raymond Barre n'hésitait pas à qualifier de "Meilleur chocolatier de Lyon, donc du monde" vient de s'éteindre à 80 ans. C'est son fils qui, depuis plusieurs années, assumait la succession.

Un simple gâteau assura à Maurice Bernachon la gloire universelle. Sa générosité avait fait le reste. Le 25 février 1975, lorsque Paul Bocuse décida de recevoir sa légion d'honneur à l'Elysée, il invita tous ses amis à la réception. Bernachon était de ceux-là, chargé de conclure le déjeuner avec un Montmorency - génoise fourrée d'une ganache à base de praliné dans laquelle sont incorporés des bigarreaux confits au sherry. Par la suite, les clients du magasin demandaient non plus un Montmorency mais un Elysée, un Valéry ou une Anémone, ou encore un Président. "Ce dernier nom nous a plu, nous l'avons gardé", expliquaient les Bernachon.
Devenu depuis lors le must du magasin, ce gâteau se vend chaque année par milliers.
Une trajectoire rectiligne pour celui qui rêvait, enfant, de devenir instituteur. D'un apprentissage à l'âge de 12 ans chez Debauge à Pont-de-Beauvoisin dans l'Isère au 42 cours Franklin-Roosevelt où il racheta en 1952 le fonds du chocolatier Durand qui lui avait appris le métier.
Le secret de cet homme discret, sensible et attachant, tient en quelques lignes : travail, fidélité aux produits et rigueur. "Notre métier, c'est la générosité. Si un industriel arrive avec un esprit de chimiste, c'est dramatique", disait-il souvent.
A sa famille et ses proches, L'Hôtellerie présente ses plus sincères condoléances.
J.-F. Mesplède


L'HÔTELLERIE n° 2632 Hebdo 23 Septembre 1999

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