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Un moyen de se faire connaître

Le Web est un outil de communication qui s'adresse aussi aux cafés. Bars et bistrots ont leur place sur le Net, même s'ils n'ont rien à voir avec un cybercafé. Repères et témoignages.

m Sylvie Soubes

Pour un établissement, quel qu'il soit, le Web doit avant toute chose être considéré comme un outil de communication. Ce seul constat suffit à déclarer la nécessité de se mettre en ligne. A ce stade, la démarche s'apparente à un référencement sur annuaire ou guide. Les internautes représentent une clientèle comme une autre et, commercialement, il est normal de s'y intéresser. Pour se faire connaître des internautes, plusieurs possibilités s'offrent aux établissements :

@ Un simple référencement de coordonnées, dans un site thématique déjà existant. Beaucoup d'entre vous ont déjà été démarchés par des commerciaux qui, moyennant finance généralement, proposent de vous inscrire pour six mois, un an ou plus, au sein d'un site pratique ou touristique. Toute la difficulté ici consiste à trouver le 'bon' site, sachant qu'un 'bon' site se reconnaît à l'usage ! Si l'investissement est limité, vous pouvez toujours tenter l'aventure. Si les sommes sont importantes, montrez-vous prudents. Un 'bon' site doit être dans tous les grands moteurs de recherche (Wanadoo, Yahoo, Voila, Netscape, etc.) et doit tenir promesse. Si la page de garde annonce tel ou tel service, celui-ci doit être accessible. Il doit en outre bénéficier de mises à jour régulières.

@ Créer son propre site sous forme de vitrine, sans rechercher l'interactivité. Tout se joue ici dans la présentation. Ce type de site est une carte de visite, lancée au hasard sur les autoroutes du Web. Envisager de gros investissements n'est pas utile. Si une seule page est un peu juste, deux à trois pages peuvent vous permettre de parler de vous et de vous montrer. Si vous êtes dans une région touristique, le texte qui présente l'établissement doit au moins être traduit en anglais.

@ Créer son site et rechercher l'interactivité. L'interactivité est quelque chose de complexe. Un café ou un bar a-t-il vraiment besoin d'entretenir un échange régulier avec l'internaute ? Si vous organisez des animations quotidiennes ou hebdomadaires, la réponse sera oui. Deux cas de figure se dessinent cependant : soit vous vous adressez à une société qui hébergera votre site et se chargera de le faire vivre au fur et à mesure des informations que vous transmettez (ici aussi, la bonne société n'est pas facile à trouver et les coûts peuvent varier du simple au double !), soit vous vous équipez en matériel et vous gérez vous-même l'activité de votre site. Attention : ceci est synonyme de connaissances techniques et de formation (sans parler de l'investissement financier !). L'interactivité passe bien sûr aussi par les courriers électroniques. Proposer à l'internaute de vous transmettre son e-mail est un moyen de constituer un listing de clientèle. A vous ensuite de lui adresser les informations qu'il attend : dates d'animations, nouvelle carte, réponse à sa question. Récolter une adresse e-mail n'est pas une fin en soi. L'internaute a besoin qu'on lui réponde ! n

www.webbar.fr : Cyberment vôtre

Le Web Bar, ouvert il y a un peu plus de cinq ans non loin de République à Paris, est sans doute ce qui se fait de mieux en termes de cyber café. Ce n'est pas seulement un lieu où on peut se connecter et déguster une canette de soft drink. Le Web Bar est un vrai bar qui décline également une restauration contemporaine. L'espace, métallique, sur plusieurs niveaux, se prête en outre à de nombreuses animations. Festivals de photos, défilés de mode, séminaires... L'esprit du site correspond parfaitement à l'identité de l'établissement. Sur fond noir, les principaux axes et les spécificités de l'établissement sont rapidement accessibles. Cinq icones principales comptant 'l'espace' (avec tous les ingrédients pratiques pour vous donner envie de venir surfer, quel que soit votre niveau internaute, néophyte ou maniaque !), la programmation, les expositions, les moments forts du mois et un webmania destiné aux abonnés (chat, page perso, etc.). D'entrée de jeu on découvre aussi que le Web Bar propose des cours de salsa gratuits le lundi à partir de 21 heures et pour ceux qui s'ennuient, un cubik et un asticot vous entraînent dans l'univers du jeu (cliquer sur Games Arcades, tout public, mais mieux vaut avoir une souris qui fonctionne bien !).
A noter aussi ce détour par les Visages du Web. Derrière l'icone, une proposition : "Venez vous faire photographier au Web Bar. Chaque mois, un photographe capture vos humeurs..." Clic-clac et vous voici immortalisé (pour un temps du moins) sur le site. Le Web Bar existe aussi depuis l'an dernier à Marseille. On peut s'y rendre virtuellement en revenant à la page d'accueil. Un site branché sans excès, design et informatif.

En ligne aussi...

L'Aussie Bar à Fontainebleau

D'entrée de jeu, le patron de l'établissement s'explique : "Ce site a été créé par Popol fin août 1999. Son but n'est pas de faire une quelconque publicité pour de l'alcool, mais simplement de donner une identité au lieu." Plusieurs pages dont une de photos qui donnent le style. Sympa.
Web : www.perso.wanadoo.fr/lopop/pages/debut.thm

La Cigale à Nantes

La page d'accueil est sans équivoque. Des citations sur l'établissement donnent le ton : La plus
belle Brasserie de France (Art et Décoration) ou Peut-être la plus belle Brasserie du monde (Jean-Louis Trintignant). Un message de bienvenue à l'attention de l'internaute et une photo pour confirmer les dires.

Web : www.lacigale.com

Interviewes express

Café des Deux Magots
La carte de la littérature

Mis en ligne le 28 novembre dernier, le site du Café des Deux Magots à Paris joue aussi la carte de la littérature. Catherine Mathivat, en charge du projet, s'explique.

L'Hôtellerie : Qu'est-ce qui vous a poussé à créer votre site ?
Catherine Mathivat : Je pense qu'une maison comme la nôtre, qui est connue à l'international, est obligée d'être en ligne. La clientèle étrangère, qui prépare un séjour à Paris, doit pouvoir nous trouver.

L'H. : Comment avez-vous conçu ce site ?
C. M. : Nous avons mis des photos de l'établissement, l'historique, une partie pratique comprenant un plan d'accès, nos différentes prestations. Nous avons mis en place une partie boutique, sachant que nous vendons des objets siglés au logo des Deux Magots. Ce site est aussi une vitrine du prix littéraire des Deux Magots. Nous avons un partenariat avec chapitre.com qui nous permet notamment de proposer à l'internaute la plupart des livres primés depuis la création du prix en 1933.

L'H. : Quels projets à partir de ce site ?
C. M. : Ce site ne sera pas seulement une vitrine de l'établissement. Nous voulons, par exemple, à partir de celui-ci, pouvoir donner accès à d'autres métiers qui tournent autour de la littérature et de la culture. Les Deux Magots sont un café littéraire. Nous avons un rôle à tenir, et ce site va nous permettre d'aller plus loin dans la démarche.

Web: www.lesdeuxmagots.fr

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Bistrot Bourdelle
Destination clients

Le site du Bistrot Bourdelle, café-restaurant le midi et bar le soir, est en cours de rodage. Son objectif : informer le client.

Fabrice Martinez dirige avec son frère Stéphan le Bistrot Bourdelle à Paris. Leur site est mis en ligne, mais ils ne l'ont pas encore fait savoir auprès de leur clientèle. "Nous sommes en période de rodage, confie-t-il. Ce site va s'adresser à nos clients. Cela va nous permettre de les informer sur les plats de la semaine, sur les animations."
Fabrice évoque également l'opportunité d'un fichier client qui s'auto-constitue. "Nous mettions jusque-là un cahier sur le comptoir et les gens marquaient leurs coordonnées s'ils le voulaient. Désormais, ils pourront aussi le faire sur le Net grâce à l'e-mail. Nous allons aussi montrer des photos des soirées que nous faisons, et ouvrir un forum de discussions ou d'échanges. Nos habitués, qui veulent vendre quelque chose, leur scooter par exemple, peuvent mettre un papier sur la vitrine. Ce sera le même principe sur notre site."

Web : www.4gmt.bistrotbourdelle.com (adresse non définitive, site en construction)

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Columbus Café
Entre 3 et 4 000 visites par mois

La chaîne Columbus Café est accessible sur le Net depuis janvier 2000. Aujourd'hui, celle-ci enregistre entre 3 000 et 4 000 visites par mois. 1

Un score d'autant plus intéressant qu'il est en "progression régulière, souligne Philipe Bloch, coprésident de Columbus Café. Si nous avons sous-traité la mise en ligne, nous avons pris la décision de gérer désormais nous-même notre site. Au début, nous avons voulu faire un site informatif allant au-delà d'une simple adresse. Une fois le trafic créé, je crois qu'il faut passer à la vitesse supérieure. Offrir autre chose à l'internaute. Notre défit porte désormais sur un site vivant."
Le site Columbus Café doit être relooké et restructuré. La vie de la chaîne sera mise à jour régulièrement. Pour faire connaître son site à sa clientèle, l'enseigne fait en outre imprimer son adresse sur les serviettes et les gobelets. "Les étudiants se connectent facilement sur le Net. Nous devons aussi penser à eux, leur donner des bons plans. Je crois qu'un site comme le nôtre doit offrir des liens qui correspondent à l'esprit de nos clients."
Quant au relationnel développé par le Web, Philippe Bloch se dit "frappé" par le nombre de messages reçus. Des messages en forme de suggestions, proches aussi d'une poignée de main. Voyez-vous même : "Je vous écris car nous traversons une crise majeure au sein de notre société. Notre entreprise est basée à Vélizy près du Columbus Café de la Fnac. Nous avons pris nos habitudes au sein de votre établissement et le Con panna de midi est devenu une véritable institution (...) Nous traversons aujourd'hui un drame que nul n'aurait soupçonné jusqu'alors : nous quittons Vélizy pour nous installer dans de nouveaux locaux et il n'y a pas de Columbus Café là où nous allons."
Un cri de désespoir plutôt sympathique.