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Beaujolais, entre le sabot et la lune

© UIVB/M. TRONCY

Château de Rochebonne en Beaujolais

Et si le beaujolais était une région viticole française à la croisée de deux chemins ? Celui qui mène chez grand-papa et celui qui mène droit dans la lune... Le regard ne se noie pas dans un océan de vignes, mais s'arrête au fond d'un vallon, puis remonte une pente légère sans jamais voir l'horizon. Un paysage tranquille.
Ici, on imagine les riches bourgeois lyonnais du siècle dernier, venus goûter le vin nouveau chez le métayer. Là, d'autres fantômes vous attendent, les journalistes du Canard Enchaîné qui aimaient saucissonner juste après guerre dans le Juliénas, et d'autres belles images... Mais attention : on ne doit plus prononcer le mot « beaujol'pif », sous peine d'être regardé comme un étranger. Des étrangers qui, soit dit en passant, créent bien des soucis aux agriculteurs de la vigne. Les usines à vins du Nouveau Monde les font trembler dans leurs sabots.
J'ai aimé cette région, en empruntant un peu le chemin qui mène... vers la lune. J'y ai trouvé un vin de monocépage, d'abord peut-être plus facile mais tout aussi séduisant que bien d'autres qui cherchent la complexité par snobisme. Un vin qui fait bon ménage avec une cuisine internationale. Un breuvage rouge qui sans chichis réclame qu'on le serve un peu frais mais pas à une température idéale impossible à trouver. Des vins à prix bien doux, des vignerons qui vont de l'avant et qui pourtant ne travaillent pas un cru à la mode. Et des hommes accueillants ! Car ici pas question de se cacher derrière la porte du château ou de vendre la mer en bouteilles !
Non, le beaujolais ne doit pas changer de nom pour à nouveau séduire sur les tables. Il doit simplement trouver son vrai chemin. Entre la salopette et l'aristocratie, il y a tout un monde qui lui appartient, celui des amateurs de vins purs, respectueux de la nature, friands. Des vins qui n'ont pas le complexe du terroir, mais attention : du terroir dont le sol serait un peu une pierre de lune...
Philippe Lamboley


Un vin de monocépage, d'abord peut-être plus facile mais tout aussi séduisant que bien d'autres qui cherchent la complexité par snobisme.


Des hommes accueillants ! Car ici pas question de se cacher derrière la porte du château ou de vendre la mer en bouteilles !

 

Dossier conçu par Philippe Lamboley
Reportages photographiques Jean-Luc Péchinot
Conception & réalisation maquette G & C Moi
Remerciements à Catherine Amor, Yves Camdeborde, Sébastien Charpentier, Anne Masson, Jean-François Mesplède, Fabrice Sommier
Crédits photos couverture : photo centrale : Jean-Luc Péchinot, de haut en bas : UIVB/D. Brandelet et Jean-Luc Péchinot

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L'Hôtellerie n° 2795 La Cave 14 Novembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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