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Inondations en Bretagne

Des hôteliers-restaurateurs particulièrement touchés

A Redon, on fait face avec courage

Fin décembre et début janvier, la Bretagne vit sous l'eau. Les départements du Finistère, du Morbihan et le sud de l'Ille-et-Vilaine sont concernés. Hôteliers, cafetiers et restaurateurs ont été nombreux à être sinistrés

Décidément, et toutes proportions gardées, les débuts d'année se suivent et se ressemblent en Bretagne en matière de catastrophes naturelles. L'an dernier, l'Erika et les tempêtes, cette année, les inondations. Le Finistère est touché dès décembre. Début janvier, ce département est encore sous la menace de la montée des eaux à l'image du Morbihan et du sud de l'Ille-et-Vilaine. Diverses villes sont ainsi concernées, et parmi les plus touchées figurent en Finistère Quimper, Quimperlé, Pont-Aven... et en Ille-et-Vilaine, Redon, Guipry-Messac, Saint-Nicolas-de-Redon, etc. A Redon, c'est essentiellement le quartier situé aux abords de la Vilaine et du canal de Nantes à Brest qui est concerné. Une vingtaine d'entreprises sont inondées. C'est le cas notamment du restaurant Patate et Compagnie, situé face au port de plaisance. Sur le versant de la Loire-Atlantique, plusieurs établissements, bars, auberges, pizzerias, hôtels... se succèdent. Tous subissent des dommages à des degrés différents.
"Nous avons fermé pendant environ 8 jours", précise la propriétaire de l'un des établissements touchés. Chez elle, la cave a été totalement noyée. "J'avais 1,95 m d'eau dans la cave. Elle est montée jusqu'au plafond", dégradant par-là même le carrelage du rez-de-chaussée. La chaudière est morte. Dans la salle du bar et du restaurant de 50 places, le carrelage se fissure, les murs également. Les plinthes ont été arrachées. "Ce sont les inondations successives de 1982, 1995, 2000 et de 2001 qui en sont la cause. La maison bouge. Mais j'ai encore la chance d'avoir mon entrée à hauteur du trottoir." Dans un établissement voisin, il faut descendre quelques marches avant de pénétrer dans le bar. L'eau est montée jusqu'à un mètre dans la salle. Plus loin, à proximité du centre commercial Leclerc qui, dix jours après les faits n'a pas encore rouvert, le Bel Hôtel de 33 chambres est tenu par Catherine Boutruche. "Nous avons repris l'hôtel récemment. Nous avons signé le mardi 2 au matin et nous avons fermé le vendredi suivant. On ne pouvait accéder à l'hôtel qu'en barque. 3 chambres et un salon ont été envahis par 10 cm d'eau." Les pièces en question sont toujours fermées. La moquette devrait être changée et, pour l'instant, une forte odeur de moisissure se fait sentir.

Les clients désinformés ?
Contrairement aux crues précédentes, cette dernière semble avoir été plus subite. Restaurateur réputé sur la place, Jean-Marc Chandouineau remarque : "A 6 heures, je suis allé chercher les croissants, mais à 8 heures, je ne passais plus. Pour autant, je pense que les médias ont un peu grossi les choses. Tout Redon n'était pas concerné par cette montée des eaux contrairement à ce que certaines photos pouvaient laisser croire." Un sentiment partagé par beaucoup. "Les clients, voyant ça, se sont dits, on ne peut pas passer à Redon et, effrayés, ont fait le détour." Dans un bar-restaurant, la propriétaire estime la perte "de 15 000 à 20 000 F. Mais elle pourrait devenir plus importante, car franchement, même maintenant, on ne travaille pas. Je suis rouvert depuis 8 jours et j'ai du mal à faire le plein." Pour autant, les salariés n'ont pas été mis au chômage technique.
Malgré leurs difficultés, les professionnels ne semblent pas pessimistes. "C'est vrai que cela ne donne pas le courage de travailler. On n'a pas besoin de ça, c'est déjà assez difficile. Mais il nous reste 11 mois pour travailler à fond. Je reste optimiste. A-t-on le choix ?" Au Bel Hôtel, Catherine Boutruche veut "aller de l'avant. La clientèle fidèle était désolée pour nous. Ils m'en ont fait part". Et beaucoup insistent sur un fait : "On espère que les banques seront conciliantes !" Et la météo également.
O. Marie


"Nous avons signé le mardi 2 au matin et nous avons fermé le vendredi suivant."

A Quimper, certains ne s'en remettront jamais


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L'HÔTELLERIE n° 2702 Hebdo 25 Janvier 2001


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