Édito du journal n°3327 du 31-01-2013 : "Désinformation"

Publié le 30 janvier 2013 à 12:24
En déplorant dans une interview au quotidien économique Les Échos le différentiel entre le gain du dispositif crédit impôt compétitivité emploi (CICE en énarque parlé) et le taux de TVA applicable à la profession au 1er janvier 2014, Christian Eckert, rapporteur général du Budget à l'Assemblée nationale, a pour le moins fait preuve de méconnaissance du dossier, sinon de mauvaise foi. Mais nous savons tous que ce n'est pas forcément la motivation essentielle des politiques (enfin pas trop souvent…).

Les observateurs les mieux disposés ne peuvent qu'être surpris par l'annonce de chiffres sur l'avenir dont on peut se demander quels en sont les fondements statistiques alors que nul n'est capable de donner une prévision exacte de la conjoncture en 2014. En affirmant que le gain pour l'hôtellerie-restauration entre le CICE et le taux de TVA s'élèverait à 250 M€, le député de la Meurthe-et-Moselle, dans la vraie vie professeur agrégé de mathématiques, a peut-être privilégié des convictions politiciennes sur une analyse objective des réalités économiques.

En outre, faut-il rappeler à l'honorable député qu'il est membre de la majorité parlementaire et qu'il a voté à la fois pour le CICE et pour les nouveaux taux de TVA ? Et que si les chiffres qu'il semble déplorer sont exacts, c'est la représentation nationale qui en est responsable par son approbation sans faille de la politique économique du Gouvernement ?

Il y a donc tout lieu, bien au contraire, de se réjouir de cette perspective dont la réalisation n'est malheureusement pas acquise à l'avance. Regretter qu'une mesure gouvernementale soit favorable à une profession créatrice d'emplois peut surprendre, à l'heure où le chômage continue de ravager des pans entiers de l'activité nationale.

Encore une fois, hélas, le problème est plus profond que les déclarations d'un représentant de la souveraineté nationale qui a peut-être exprimé davantage des positions partisanes que délivré une démonstration de faits avérés. C'est, toujours et encore, la faiblesse de la communication de la profession à destination du monde politique qui est en grande partie responsable de ce phénomène de désinformation de plus en plus insupportable. À quand une stratégie cohérente et déterminée ?

Publié par L. H.



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