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Le Bristol vient d'être sacré Meilleur Hôtel du Monde par le Gallivanter's Guide qui vous a également désigné Meilleur directeur d'hôtel du monde. Comment vivez-vous ces distinctions ?
Didier Le Calvez : C'est quelque chose qu'il faut énormément relativiser. Dans l'hôtellerie de luxe, on fait ses preuves sur la durée. Lorsque j'ai pris la direction du Bristol, en 2010, l'objectif que nous nous étions fixés, avec Frank Marrenbach (CEO Oetker Collection) était effectivement d'en faire l'un des meilleurs hôtels du monde. Vous savez, il n'y a pas de bon directeur, sans de bons propriétaires. Un très fort degré de confiance doit pouvoir s'instaurer. Le programme de rénovation et de remise aux normes du Bristol engagé depuis 7 ans par le groupe Oetker se chiffre aujourd'hui à près de 160 millions d'euros. Si je dois résumer les facteurs de réussite, ils portent sur un lieu exceptionnel, des propriétaires qui vous soutiennent, une clientèle fidèle et des équipes de qualités.
Vous avez plus de 40 ans de carrière dans l'hôtellerie de luxe, dont 20 ans passés à l'étranger… Quelle est votre vision du management ?
C'est grâce au travail des équipes qui donnent chaque jour le meilleur d'elles-mêmes que nous avançons. Au Bristol Paris, les équipes sont nombreuses avec plus de 600 employés. L'établissement compte aussi le plus grand nombre de Meilleurs Ouvriers de France dans le monde. Prôner le mérite quand on cherche l'excellence me paraît naturel. Il n'y pas de résultat sans équipe. Moi, j'amène une direction mais le succès tient aux équipes. Il faut une connivence et beaucoup de loyauté. Epicure a été refait avec Eric Frechon et pas sans lui. Les résultats obtenus tiennent à un ensemble de personnes. Le recrutement est très important. Il faut pouvoir détecter les bonnes personnes. On peut être jeune à 50 ans et vieux à 18 ans. Lorsque nous recrutons, nous sommes quatre à prendre la décision et elle doit être unanime.
Vous êtes président de la branche Umih Prestige, au sein de la rue d'Anjou. Comment voyez-vous le syndicalisme ?
J'ai choisi d'intégrer l'Umih pour sa force et sa représentativité. Il représente tous les groupes hôteliers. J'ai souvent eu la sensation que les politiques voulaient diviser l'hôtellerie. Or, l'Umih se bat pour l'union. Je me pose aussi la question de la représentativité syndicale dans son ensemble en France et à titre personnel aussi. Ma proposition serait d'évoluer comme dans le système allemand ou anglo-saxon vers des « trade-union » : syndicats spécialisés par branche professionnelle (hôtellerie, métallurgie, etc…) et non des syndicats totalement étrangers à une entreprise. J'estime que le système actuel, qui date de l'après-guerre, est caduque, périmé. Arrêtons cette lutte de classe qui n'a plus lieu d'être et essayons d'avancer vers une société plus consensuelle où l'on privilégie les rapports au sein de l'entreprise. Après 40 ans de carrière, je regarde lucidement la situation dans mon pays et j'aimerais faire avancer les choses afin de voir naître un dialogue social constructif au sein de l'entreprise. Au sein d'Umih Prestige, d'autres dossiers me paraissent essentiels comme la pérennisation des entreprises familiales à l'aide d'une réglementation sociale adaptée ou le développement de l'apprentissage dans le secteur hôtelier qui sont autant de projets favorables à l'emploi.
Le Bristol fête ses 90 ans cette année. Comment voyez-vous l'hôtellerie de luxe ?
Nous sommes une industrie en France qui a su garder son savoir-faire et qui est unique au monde. L'hôtellerie de luxe est basée sur l'artisanat. Chaque employé doit être fier de ce qu'il fait. Et pérenniser ce savoir-faire comme le font des Maisons comme Hermès ou LVMH doit être un leitmotiv. Le Bristol défend l'art de vivre à la française, de la restauration à l'hébergement. Le Bristol est unique, avec des chambres toutes différentes. Il s'inscrit dans la Collection Oetker2015 où chaque établissement a sa propre identité. Au Bristol, nous assumons notre personnalité basée sur le service et l'esprit français. Il faut toujours comprendre et anticiper les besoins de sa clientèle. Nous, nous favorisons une clientèle familiale et de loisirs. Le Bristol est entièrement rénové depuis avril 2014 et il est près depuis cette date à faire face aux nouveaux hôtels qui ouvrent dans la capitale. Les clés du succès sont aussi de savoir se remettre en question tous les jours, ne pas se prendre trop au sérieux et dans le cadre du Bristol être digne de notre conseil de surveillance informel, à savoir nos deux chats Kléopatre et Fa-Raon !
Didier Le Calvez : C'est quelque chose qu'il faut énormément relativiser. Dans l'hôtellerie de luxe, on fait ses preuves sur la durée. Lorsque j'ai pris la direction du Bristol, en 2010, l'objectif que nous nous étions fixés, avec Frank Marrenbach (CEO Oetker Collection) était effectivement d'en faire l'un des meilleurs hôtels du monde. Vous savez, il n'y a pas de bon directeur, sans de bons propriétaires. Un très fort degré de confiance doit pouvoir s'instaurer. Le programme de rénovation et de remise aux normes du Bristol engagé depuis 7 ans par le groupe Oetker se chiffre aujourd'hui à près de 160 millions d'euros. Si je dois résumer les facteurs de réussite, ils portent sur un lieu exceptionnel, des propriétaires qui vous soutiennent, une clientèle fidèle et des équipes de qualités.
Vous avez plus de 40 ans de carrière dans l'hôtellerie de luxe, dont 20 ans passés à l'étranger… Quelle est votre vision du management ?
C'est grâce au travail des équipes qui donnent chaque jour le meilleur d'elles-mêmes que nous avançons. Au Bristol Paris, les équipes sont nombreuses avec plus de 600 employés. L'établissement compte aussi le plus grand nombre de Meilleurs Ouvriers de France dans le monde. Prôner le mérite quand on cherche l'excellence me paraît naturel. Il n'y pas de résultat sans équipe. Moi, j'amène une direction mais le succès tient aux équipes. Il faut une connivence et beaucoup de loyauté. Epicure a été refait avec Eric Frechon et pas sans lui. Les résultats obtenus tiennent à un ensemble de personnes. Le recrutement est très important. Il faut pouvoir détecter les bonnes personnes. On peut être jeune à 50 ans et vieux à 18 ans. Lorsque nous recrutons, nous sommes quatre à prendre la décision et elle doit être unanime.
Vous êtes président de la branche Umih Prestige, au sein de la rue d'Anjou. Comment voyez-vous le syndicalisme ?
J'ai choisi d'intégrer l'Umih pour sa force et sa représentativité. Il représente tous les groupes hôteliers. J'ai souvent eu la sensation que les politiques voulaient diviser l'hôtellerie. Or, l'Umih se bat pour l'union. Je me pose aussi la question de la représentativité syndicale dans son ensemble en France et à titre personnel aussi. Ma proposition serait d'évoluer comme dans le système allemand ou anglo-saxon vers des « trade-union » : syndicats spécialisés par branche professionnelle (hôtellerie, métallurgie, etc…) et non des syndicats totalement étrangers à une entreprise. J'estime que le système actuel, qui date de l'après-guerre, est caduque, périmé. Arrêtons cette lutte de classe qui n'a plus lieu d'être et essayons d'avancer vers une société plus consensuelle où l'on privilégie les rapports au sein de l'entreprise. Après 40 ans de carrière, je regarde lucidement la situation dans mon pays et j'aimerais faire avancer les choses afin de voir naître un dialogue social constructif au sein de l'entreprise. Au sein d'Umih Prestige, d'autres dossiers me paraissent essentiels comme la pérennisation des entreprises familiales à l'aide d'une réglementation sociale adaptée ou le développement de l'apprentissage dans le secteur hôtelier qui sont autant de projets favorables à l'emploi.
Le Bristol fête ses 90 ans cette année. Comment voyez-vous l'hôtellerie de luxe ?
Nous sommes une industrie en France qui a su garder son savoir-faire et qui est unique au monde. L'hôtellerie de luxe est basée sur l'artisanat. Chaque employé doit être fier de ce qu'il fait. Et pérenniser ce savoir-faire comme le font des Maisons comme Hermès ou LVMH doit être un leitmotiv. Le Bristol défend l'art de vivre à la française, de la restauration à l'hébergement. Le Bristol est unique, avec des chambres toutes différentes. Il s'inscrit dans la Collection Oetker2015 où chaque établissement a sa propre identité. Au Bristol, nous assumons notre personnalité basée sur le service et l'esprit français. Il faut toujours comprendre et anticiper les besoins de sa clientèle. Nous, nous favorisons une clientèle familiale et de loisirs. Le Bristol est entièrement rénové depuis avril 2014 et il est près depuis cette date à faire face aux nouveaux hôtels qui ouvrent dans la capitale. Les clés du succès sont aussi de savoir se remettre en question tous les jours, ne pas se prendre trop au sérieux et dans le cadre du Bristol être digne de notre conseil de surveillance informel, à savoir nos deux chats Kléopatre et Fa-Raon !
Publié par Propos recueillis par Sylvie Soubes
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