Le Grand Hôtel de Paris : une destination spa accessible

Luc Magnin, 6e génération d'hôtelier à la tête du Grand Hôtel de Paris Best Western de Villard-de-Lans (38) visait, grâce à son spa ouvert en juillet 2012, une augmentation de 9 à 14 points de son taux d'occupation. Il est aujourd'hui à 11. "C'est juste", concède l'hôtelier, néanmoins confiant. Cette année, il ne ferme que dix jours en mai contre un mois jusqu'ici et l'automne se remplit mieux. "Combler les intersaisons, c'est essentiel. À Villard-de-Lans, c'est six mois. On l'oublie souvent", souligne Luc Magnin.

Et puis ce spa lui permet de repositionner totalement l'établissement, notamment sur sa clientèle congrès et séminaires. Elle constitue aujourd'hui 52 % de son chiffre d'affaires. "C'est grâce au Spa, élément différenciant, et aux groupes, que je rouvre début mai", confie l'hôtelier. Il peut désormais aussi muscler son offre package pour la clientèle loisir avec des séjours détente et bien-être.

"Un parc de 3 hectares"

Ce projet de spa a été murement réfléchi. Luc Magnin souhaitait repositionner totalement l'établissement. Sa conviction ? Pour se développer, l'hôtellerie en milieu touristique, de plus en plus soumise aux aléas climatiques, doit devenir une destination par elle-même ! Il cherche alors l'investissement structurant pouvant l'aider à remplir cette condition. "J'ai la chance d'avoir un parc de 3 hectares aujourd'hui en coeur de bourg. J'ai pensé tennis, hôtellerie de plein air, spa… Le nouvel équipement devait fonctionner sur deux saisons", explique le professionnel.

Il choisit de créer le premier espace bien-être hôtelier de Villard-de-Lans et visite plus d'une vingtaine de spas pour peaufiner son projet. Ouvrir un spa de 350 m2 avec piscine balnéo, jacuzzi, hammam, sauna et deux cabines de soin ne s'improvise pas ! Mais il pense d'emblée plus loin. Car l'installation d'un espace bien-être bouleverse l'organisation spatiale de l'hôtel. Où et comment l'installer ? Aux trois impératifs qu'il se fixe (construction en extension, proche de l'entrée, plein sud) il en ajoute un quatrième : profiter de ces lourds travaux (environ 800 000 €) pour anticiper ses obligations en matière d'accessibilité.

Un bâtiment de 400 m2

L'année 2015 approche à grands pas et impossible d'esquiver les travaux nécessaires pour cet établissement recevant du public (ERP) de 4e catégorie. Luc Magnin a donc tout posé à plat et orchestré un double chantier en parallèle : la construction ex-nihilo du spa, un bâtiment de 400 m2 si bien intégré sur le côté du bâtiment historique qu'il parait être d'origine et la mise en accessibilité de son établissement.

Il a en effet fallu changer d'ascenseur, aménager une rampe d'accès au restaurant, refaire l'entrée du bâtiment, aménager 3 chambres PMR en étage et des toilettes PMR au rez-de-chaussée. Ces travaux d'accessibilité auront au final doublé la mise nécessaire. "Nous avons dû totalement restructurer le rez-de-chaussée et même changer l'entrée de côté et aménager un parking", précise Luc Magnin. Son pari ? Pouvoir éponger sur dix ans ces 800 000 € grâce aux 800 000 € non-obligatoires.