Emploi : comment postuler en 2016 ?

Paris (75) Second volet de notre enquête sur l'embauche en 2016. Dix recruteurs du secteur de l'hôtellerie et de la restauration expliquent de quelle façon ils dénichent les bons profils et autres perles rares.

Publié le 27 octobre 2016 à 12:57
CV : avec ou sans photo ? 

Les avis sont partagés sur la nécessité de mettre, ou pas, une photo sur un CV. Pour Frédéric Hubig, gérant de cinq restaurants à Paris, dont la maison Astier (XIe), "une candidature avec ou sans photo, cela n'a pas d'incidence sur le choix qui sera fait." Même indifférence pour Damien Raphanel, directeur de l'Ibis Styles Paris CDG Airport (Val d'Oise) : "La photo sur le CV n'est pas un critère de sélection." Jérôme Faure, le chef étoilé du Domaine de Fontenille à Lauris (Vaucluse), nuance : "La photo sur le CV, je suis plutôt pour, surtout pour un métier lié à la salle. Reste que je fais actuellement travailler une personne tatouée en salle, mais cela ne se voit pas." "C'est important la photo sur le CV", estime Nicolas Decker, propriétaire et directeur de La Cheneaudière, Relais & Châteaux à Colroy-la-Roche (Bas-Rhin). "Sur une photo, on voit le regard de la personne. Même si, durant l'entretien, je me focalise davantage sur le feeling et l'humain que sur le physique du candidat." Avis partagé par Estelle Corsin, directrice juridique, administration et services chez Choice Hotels France : "Il est rare de trouver une photo dans les CV que nous recevons. Il n'en demeure pas moins que c'est quand même un plus, car une photo aide à mémoriser un CV. C'est comme un premier contact avec le candidat. La photo évite d'avoir à le 'googleliser'." Claudia Raulhac, DRH du Plaza Athénée à Paris (VIIIe), ajoute : "Nous sommes dans des métiers d'image. Mettre une photo dans un CV, c'est le personnaliser, même si ce portrait ne reflète pas toujours la réalité."

La candidature spontanée a-t-elle encore une raison d'être ? 

"Je crois aux candidatures spontanées, explique Nicolas Decker. D'ailleurs, j'interviens dans les collèges et les lycées pour parler des métiers de l'hôtellerie-restauration et du monde de l'entreprise aux jeunes. Je veux leur donner envie de postuler. Je leur explique que l'on peut avoir un bac S et se lancer dans la cuisine. L'apprentissage n'est ni une punition, ni une sanction." Même ouverture d'esprit de la part de Cédric Barbier, gérant du Moulin de la galette à Paris (XVIIIe) : "J'accepte les candidatures spontanées, si les profils sont motivés, si les postulants sont prêts à intégrer une équipe et à apprendre le 'travailler ensemble'." Quant à David Rathgeber, chef et gérant de L'Assiette à Paris (XIVe), il reçoit les candidatures spontanées même quand il n'a pas de poste à pourvoir : "Dans ce cas, je garde le CV et je le fais circuler dans le réseau Châteaux & Hôtels Collection, auquel mon restaurant appartient."

 

Reconversion professionnelle : les profils atypiques ont-ils la cote ?

De l'hôtellerie économique aux palaces, en passant par la restauration, les profils 'différents' suscitent curiosité et intérêt. À commencer par les personnes en reconversion. "Pour ouvrir l'Ibis Styles Paris CDG Airport, qui compte 305 chambres, ce sont des profils atypiques que j'ai recherchés. Car ils sont motivés, ils portent un regard neuf sur la profession et apportent une approche différente, raconte Damien Raphanel. Aujourd'hui, nous comptons 70 salariés, que nous appelons les wellness providers [fournisseurs de bien-être, NDLR]. Polyvalents, ils sont nomades dans l'établissement et peuvent passer, si nécessaire, de l’hébergement à la restauration. Moi-même, il m'arrive d'aider au service en salle, par exemple."

"Les personnes en reconversion professionnelle sont des profils qui ont envie de relever un nouveau défi. C'est d'emblée une qualité. L'hôtellerie à l'ancienne, c'est fini ! Il faut s'ouvrir à autre chose, casser les codes, à commencer par le recrutement", ajoute Rémy Boulanger, directeur du Quality Hotel & Suites Nantes-Beaujoire (Loire-Atlantique). Pour le chef étoilé Jérôme Faure, "il faut de tout dans une cuisine, pas que des Formule 1. Il faut des caractères différents, des parcours différents, des âges différents, des nationalités différentes, des hommes et des femmes." Frédéric Hubig accepte même les autodidactes : "En général, ils ont plus de 30 ans et une certaine maturité." Un bémol toutefois, du côté du Moulin de la galette. Son directeur de salle, Cyril Carcenac, explique que le choix de candidats en reconversion professionnelle peut s'avérer à double tranchant. "Je fais une nuance entre ceux qui se découvrent une passion pour la cuisine après avoir regardé Top Chef et ceux qui ont une réelle volonté d'apprendre, en vue souvent de créer leur propre restaurant", dit-il. "Les mentalités ont évolué. Les salariés bougent beaucoup, surtout les jeunes. Nous y sommes confrontés également au Plaza Athénée, constate Claudia Raulhac. Mais nous n'en prenons pas ombrage. Nous partons du principe que ces profils valident leurs acquis chez nous pour aller se vendre ailleurs. Ils viennent prendre un savoir pour ensuite ouvrir d'autres portes. J'observe qu'aujourd'hui, nous faisons office de lancement de talents."

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Publié par Anne EVEILLARD



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