Reconversion professionnelle : leurs premiers pas dans la restauration

Paris (75) Ils ont tiré un trait sur leur vie d'avant pour se lancer dans la cuisine. Ils racontent leurs premiers coups de feu, leurs doutes, leurs réussites.

Publié le 12 août 2016 à 16:24

"J'avais envie de changer de vie." Après trente années passées dans l'informatique, Xavier Cazes s'est orienté vers la cuisine. "Je me suis toujours intéressé à la nourriture, au local, au fait maison", confie-t-il. Encouragé par ses proches, son premier réflexe a été de se former. Même scénario pour Nadège Fadel, qui a ouvert "une cantine du midi" à Paris, baptisée César & Paul. Après "une première vie" dans le secteur de la santé, puis "une deuxième" en tant que chef de projet dans une filiale d'IBM, elle ne voulait pas "arriver dans un restaurant sans quelques bases".

Si Xavier Cazes a choisi la formule du CAP cuisine en cinq mois à Ferrandi, Nadège Fadel, elle, a opté pour le MBA cuisine et entrepreneuriat de l'ESG Executive Education, proposé en partenariat avec L'Atelier des chefs. Deux profils, deux parcours, mais la même pression, le même stress lors des premiers coups de feu. Dans le bar à tapas qui porte son nom, situé à deux pas des Abbesses à Paris (XVIIIe), Xavier Cazes a assuré seul, pendant six mois, la cuisine et le service, ce qui lui a valu une tendinite et des nuits très courtes. Quant à Nadège Fadel, elle a perdu 4 kilos la première semaine d'ouverture.


"À l'ouverture, j'ai recruté trop de personnel"

"Même après avoir fait six mois d'extras chez Livio, à Neuilly, puis être resté deux ans dans les cuisines du ministère de la Santé, quand j'ai créé mon restaurant à Puteaux, j'étais très angoissé. J'avais peur de ne pas être à la hauteur", raconte Raoul Coly. Ancien salarié dans le secteur des assurances, il a passé son CAP de cuisine en accéléré à Ferrandi et ouvert O Petit Club Africain en 2013. Aujourd'hui, cette table sénégalaise est passée de 25 à 75 couverts. Un succès que Raoul Coly explique, entre autres, par un bon emplacement et une masse salariale limitée. "Au départ, j'étais seul en cuisine et une personne assurait le service. Ce n'est que lorsque j'ai triplé ma superficie que l'équipe est passée à cinq personnes."

"Ma principale erreur au moment de l'ouverture a été d'avoir recruté trop de personnel", reconnaît Xavier Cazes. Depuis, il a ajusté le tir : il n'ouvre plus que le soir, a confié ses fourneaux à une personne reconvertie comme lui, et il assure le service. Même partage des tâches chez César & Paul : "Je suis seule en cuisine et mon mari aide au service", détaille Nadège Fadel. "On fait déjà plusieurs métiers en un, être DRH en plus, c'est compliqué", ajoute Xavier Cazes.


"On a trouvé notre local sur Le Bon Coin"

"Une fois la formation terminée, nous proposons un accompagnement, car les personnes en reconversion appréhendent souvent la mise en pratique de ce qu'elles ont appris", souligne Pierre Chevallier, responsable de MBA à l'ESG et directeur général du cabinet conseil F.A.C.T. Le suivi et les conseils sont l'occasion d'aborder la problématique du business plan et de la recherche d'un emplacement bien situé. "On a trouvé notre local sur Le Bon Coin", raconte Nadège Fadel. Pas convaincue par les propositions des agents immobiliers, elle a trouvé sur internet un local de 38 m2 rue Bénard (XIVe), avec terrasse et vue sur une place arborée. "L'endroit où s'implanter est primordial", confirme Muriel Bacher, camarade de promo de Nadège Fadel à l'ESG. Actuellement en CDI dans la crêperie en face de César & Paul, cette ancienne pro de la communication pour de grands groupes industriels ouvrira en octobre une crêperie "dans le centre historique de Caen".

 

"J'ai abandonné un bon job et un salaire"

"Il faut être passionné, sinon on ne tient pas le choc. Dans ma promo à Ferrandi, nous étions une vingtaine : la moitié est retournée à sa vie professionnelle d'avant." C'est Raphael Rego qui le dit. Brésilien, il a renoncé, au milieu des années 2000, à une carrière dans le marketing pour lui préférer la cuisine. Il quitte son pays natal pour rejoindre un Relais & Châteaux à Sydney. En 2008, il pose ses valises à Paris, intègre L'Atelier de Joël Robuchon, où il se hisse au poste de chef de partie. Autodidacte, il veut un diplôme. Il s'inscrit à Ferrandi - qu'il finance avec des extras - et passe son CAP de cuisine. "Comme les autres élèves qui venaient du marketing ou de la finance, j'avais tout abandonné : un bon job et un salaire." Une fois diplômé et après dix-huit mois chez Taillevent, il ouvre Oka ('ma maison') en 2014, devenu Maloka ('votre maison'), dans le IXe arrondissement de Paris : un restaurant de 35 m2 et dix-huit couverts. Aujourd'hui, il s'apprête à ouvrir une deuxième adresse "plus grande", rue Berthollet (Ve), toujours dédiée à la cuisine brésilienne, qui sera (re)baptisée… Oka. Pour lui, "l'essai est transformé".


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Publié par Anne EVEILLARD



Commentaires
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francois-xavier FAUVARQUE

jeudi 25 août 2016

j'ai travaillé pour une personne qui était en reconversion ingénieur chez faurécia et sa femme chez IBM, c'était vraiment du n'importe quoi, j'étais même pas déclaré, au niveau relation c'était pire qu'avec de vraies professionnels. Ils étaient même plus qu'incorrecte avec les clients au bout de deux ans plus de clients, ils ont vendu (ils ont compris qu'ils étaient incapable) et je n'ai toujours pas mes fiches de paies pour la période que j'ai travaillé, ni déclaration, en plus ils ont clôture la liquidation amiable de leur société ...expérience jamais plus à refaire bonne journée. Avec les départs et licenciement dans les grandes sociétés on risque fort de retrouver ces incapables je ne parle pas de ceux qui ont fait des stages et retravailler dans la profession ceux là connaissent bien leur métier

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