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	du 16 novembre 2006	CONCOURS

LORS DE LA FINALE 2006 LUNDI DERNIER À STRASBOURG

PASCAL LÉONETTI, MEILLEUR SOMMELIER DE FRANCE

Strasbourg (67) Il exerce à L'Auberge de l'Ill, en Alsace, et s'est imposé au terme d'épreuves disputées en public devant Ludovic Parfait et Manuel Peyrondet.

Les 3 finalistes, Pascal Léonetti, Manuel Peyrondet et Ludovic Parfait tendus dans l'attente du résultat.

Le successeur de Dominique Laporte titré en janvier 2004 en Avignon s'appelle donc Pascal Léonetti. Il a été sacré lundi au terme d'un concours co-organisé par l'Association des sommeliers d'Alsace et le Conseil interprofessionnel des vins d'Alsace. Il remporte ainsi le titre auquel rêvaient également d'autres candidats retenus à l'issue de sélections régionales. Ils auraient dû être 9 mais Arnaud Crespo dut déclarer forfait en raison de soucis de santé.
Les 8 autres furent donc réunis dès le dimanche et comment imaginer meilleur huis clos qu'un bateau de croisière sur le Rhin. C'est là que tous ont vécu de nouvelles épreuves. Musclées… Un questionnaire riche de 60 interrogations et 5 ateliers pratiques. Passée la tension, il y eut l'attente jusqu'à lundi 15 heures et l'annonce, sur la scène du Palais de la musique et des congrès, du nom des 3 derniers qui allaient, face aux différents jurys, mais aussi au nombreux public, se succéder pour une nouvelle volée d'ateliers. Manuel Peyrondet, récent lauréat du Trophée Ruinart du Meilleur jeune sommelier de France et du Master of Port, Ludovic Parfait et Pascal Léonetti, le régional de l'étape, étaient soumis aux épreuves finales dans cet ordre.

Entêtement récompensé
Devant des juges aussi célèbres et reconnus que Philippe Faure-Brac, Franck Thomas, Éric Duret, Philippe Nusswitz, David Biraud ou Arnaud Chambost, il fallait tout à la fois être concentré afin de répondre avec précision aux questions et éviter les pièges, décontracté pour se prêter au jeu des relations avec de faux clients et précis pour surprendre des jurés si pointus.
Dégustation, commentaire et identification de 2 vins (un Vouvray 2001 et un Fleurie 2005) ; correction d'une carte des vins souvent erronée ; service d'un après-midi et prise de commande avec accord mets et vins ; conseil de clients anglais ; prise de commande de digestif et service d'un crémant : un vrai marathon avec un temps maximum imparti à chaque atelier. Ce qui a joué des tours aux 3 candidats. Au point d'être sans doute fatal à Manuel Peyrondet qui n'avait pas le temps de faire la moindre proposition avant le gong. Pascal Léonetti qui avait connu pareille déconvenue en Avignon a évité le pire en atteignant au sprint la suggestion pour accompagner les fromages… Impitoyable !
Mais au final, les 3 candidats étaient tout proches. Pourtant, celui qui laissait éclater sa joie autant qu'une émotion aussi sincère que palpable était Pascal Léonetti, le plus Alsacien de tous les Corses ou inversement. Demi-finaliste en 2002, à Bourges, 3^e en 2004 en Avignon, cet entêté a donc été récompensé par ce titre.
Jean Bernard zzz14 zzz46o

Un AS de coeur Pascal Léonetti et Serge Dubs. Pascal Léonetti, 29 ans, est né à Bastia. Il rêvait d'une carrière de footballeur, mais c'est à l'école hôtelière d'Île Rousse qu'il essuie ses premiers verres à ballon et que sa participation au concours du Meilleur jeune sommelier de Corse provoque un déclic. Encouragé par son premier professeur, Paul Bordigoni, devenu tout récemment président des sommeliers de Corse, il trouve alors sa voie. "Au moment de choisir le sens à donner à la suite de mes études, j'ai décidé de m'éloigner et de venir en Alsace. J'étais attiré par la qualité de sa formation et de sa gastronomie." Il rejoint l'école hôtelière d'Illkirch-Graffenstaden en 1997 pour décrocher une mention complémentaire. "Paul Brunet m'a mis le pied à l'étrier, Antoine Woerlé m'a révélé toute la passion que nécessite ce métier. Ma chance a alors été d'être au contact des meilleurs formateurs. Ils demeurent ma référence !" Un stage en viticulture chez la maison Lorentz, deux autres en restauration au Crocodile puis à L'Auberge de l'Ill ont fini de dessiner les contours de la carrière de Pascal Léonetti qui a rejoint le restaurant triplement étoilé de la famille Haeberlin le 28 décembre 1998. "On ne peut pas imaginer le bonheur que c'est que de travailler avec eux", avoue-t-il encore avec beaucoup de sincérité. Car le nouveau Meilleur sommelier de France est un homme de coeur qui donne tout son sens au mot sentiment. "Serge Dubs est mon père spirituel. Si j'ai progressé avec lui c'est parce qu'il m'a donné une ligne de conduite. Il ne m'a jamais ménagé mais j'ai toujours su que ses conseils ou ses remarques étaient justes." Le jeune professionnel corse rêve sans doute de marcher dans les pas de son mentor. Un parcours qui doit d'abord passer par le Trophée Ruinart du Meilleur sommelier d'Europe. "Mais avant cela, il y a les résultats du MOF que j'attends avec impatience. Pour moi, c'est aussi une étape très importante…", conclut Pascal Léonetti. J. B.

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L'Hôtellerie Restauration n° 3003 Hebdo 16 novembre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE