Du bois clair, un mobilier composé de tables rondes, de mange-debout avec tabourets, de banquettes, d'un comptoir avec sièges, des décrochages de niveaux, la brasserie Heydel entièrement revue par Warsteiner est réussie. Le style germanique n'est toutefois pas dominant, à l'exception peut-être des doubles rideaux qui rappellent un peu l'atmosphère des décors qu'on trouve en Allemagne ou en Autriche. Mais il est présent dans le savoir-faire : pas de contreplaqué, le plateau des tables, par exemple, est en bois massif, et dans l'installation du tirage pression, au top, avec, comme il se doit, une cave réfrigérée pour les fûts.
La brasserie Heydel, rachetée l'an dernier par le brasseur allemand et entièrement rénovée, est en fait la première réalisation d'un concept que Warsteiner souhaite désormais développer en France sous forme de franchise. «Ce concept de brasserie à thème, explique Philippe Bichel, responsable Warsteiner pour la France, s'adresse à des professionnels à la recherche d'un cadre nouveau et qui veulent développer leurs ventes de bière». En effet, à terme, ce type d'établissements doit générer une recette limonade majoritaire (60% de limonade contre 40% de restauration).
«Le potentiel de développement de notre concept, reprend M. Bichel, se situe dans des villes de moyenne ou grande importance. L'emplacement doit bénéficier d'un fort taux de passage et se trouver dans un lieu touristique.» A Colmar, hors cuisine, le coût d'aménagement s'est élevé à 15.000 F le m2. Chez Warsteiner, on estime l'agencement et le décor sans gros oeuvre à 10.000 F le m2. «Notre concept est basé sur une marque forte. Nous sommes leader en Allemagne. Et sur notre expérience en matière de décoration, d'architecture à laquelle nous associons une aide au financement à un taux préférentiel». Le principe étant basé sur un contrat d'utilisation de marque et de concept d'une durée d'au moins 7 ans.
L'équipe qui a contribué au lancement de la nouvelle brasserie
Heydel dont Murielle Jehl, au centre Philippe Bichel, à droite le patron d'Abédis (entrepositaire) et
Dominique Jehl.
Il faut animer
L'établissement de Colmar restera toujours à part puisqu'il est propriété Warsteiner mais les gérants qui en ont la responsabilité portent sur leurs épaules le challenge du brasseur. Pas droit à l'erreur ? «Comme vous le savez, témoigne Philippe Bichel, la brasserie Heydel est parmi les plus connues de Colmar. L'ancien maire y tenait régulièrement son «stammtisch» (table d'hôtes) après le conseil. En nous vendant l'établissement, le propriétaire a exigé que le portrait du maire soit de nouveau accroché... Ce qui a été fait. Il est vrai que refaire entièrement le décor a été aussi un pari, compte tenu de l'établissement, mais les gens sont satisfaits. Ils trouvent l'endroit très agréable. A côté de ça, n'importe qui ne pouvait pas diriger la nouvelle brasserie Heydel et nous avons fait confiance à un couple de gérants qui tenaient auparavant le Campanile d'Hagenau, Murielle et Dominique Jehl».
Jeune mais avec une solide expérience, le couple Jehl multiplie les animations. «A table, nous proposons notamment des planchettes : la paysanne qui décline plusieurs cochonnailles et terrines est en forme de cochon, la spéciale poissons fumés est en forme de poisson, etc.» Des concerts ont également été organisés avec succès. Ce soir-là, la brasserie Heydel propose des formules à thème (comme le menu couscous pour 95 F) parallèlement à la carte. Pour les amateurs de bière, Dominique Jehl a mis au point une carte de fidélité. Au bout de 10 bières, une onzième gratuite. Au bout de dix cartes, un verre de collection est gravé au nom du client... «Nous allons faire une soirée tous les deux mois avec affichage de l'opération un mois avant. Il faut animer un établissement, quel qu'il soit d'ailleurs», ajoute Dominique Jehl.
Une belle clientèle
La clientèle après six mois d'ouverture ? Le député-maire de Colmar et son équipe, beaucoup de cadres, mais aussi des femmes et plusieurs générations d'amateurs de bière. Une belle clientèle, comme on dit.
Vente de Wasteiner à la pression : 1 à 1 fût 1/2 jour (de 50 litres). Fourchette des tarifs pratiqués : 25 cl de Warsteiner pression 14 F, 40 cl 22 F, la chope d'Isenbeck de 50 cl 28 F, le verre de 12 cl d'Edelzwicker 12 F, le pichet de 25 cl 22 F, le verre de côte du rhône 10 F, salades composées 42 F, planchettes de 68 à 95 F, faux-filet grillé 68 F, la paire de knacks frites 35 F, jambonneau rôti 68 F, civet de porcelet à la bière blonde 68 F. L'établissement ouvre de 10 à 23 h, jusqu'à 1h30 le week-end. Fermeture le dimanche et le lundi soir, ouvert tous les jours en été. 90 places assises. 8 salariés.
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Warsteiner en France- 85% des volumes commercialisés en CHR le sont en fûts. |
Le brasseur allemand et la Coupe du Monde 98Warsteiner (qui est sponsor d'équipes de foot dans son pays) met en place des animations liées à la Coupe du Monde 1998, comprenant notamment des banderoles, des sets de table et autres objets de PLV. Ces animations sont destinées aux établissements situés dans les villes où joueront les équipes allemandes et autrichiennes. Sachez aussi qu'elle est propriétaire de la brasserie argentine Isenbeck et que, pour l'occasion, elle pourra aussi fournir en bière Isenbeck les établissements situés dans des villes où jouera l'Argentine. Pensez-y. |
L'HÔTELLERIE n° 2555 Magazine 2 Avril 1998
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