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du 19 juin 2008
FORMATION

rencontre avec richard muscatel, le nouveau patron du cfa médéric à paris

L'alternance "ne fait qu'un" entre le métier et la transmission du savoir-faire

Ancien directeur des ressources humaines de Flo Restauration et président de la commission sociale du Synhorcat, Richard Muscatel vient de prendre la direction générale de l'École hôtelière de Paris-CFA Médéric. Il est également président de chambre et membre du Conseil supérieur de la prud'homie. Sa vision de l'alternance et des besoins du secteur.
Propos recueillis par Sylvie Soubes


Richard Muscatel est donc le nouveau 'grand manitou' à bord de l'École hôtelière de Paris-CFA Médéric qui propose en alternance tous les niveaux, du CAP au BTS, et ceci dans toutes les sections : restauration, cuisine, sommellerie, pâtisserie, traiteurs, organisateurs de réceptions.

L'Hôtellerie Restauration : Quels sont les enjeux du CFA Médéric selon vous ?

Richard Muscatel, directeur général de l'École hôtelière de Paris-CFA Médéric : Nous avons une responsabilité lourde, celle de répondre à la grande problématique du métier, qui va croissante : amener sur le marché du travail des gens formés et adaptés à nos métiers. Sachant que ces postes sont aussi en évolution. Notre rôle est stratégique, surtout dans la logique de l'alternance. C'est notre spécificité. Nos élèves sont moitié en entreprise, moitié en formation. Finalement, nous ne faisons plus qu'un seul monde entre le métier et la transmission du savoir-faire. Il y a une vraie complémentarité qui optimise tous les aspects de la formation.

Quel est le profil de la bonne entreprise selon vous ?

Nous travaillons avec 700 entreprises, et je peux vous garantir qu'il n'y en a pas de mauvaises ou de bonnes. Chacune est bonne pour quelqu'un.

Dans quel esprit abordez-vous votre collaboration avec ces entreprises ?

En tant qu'acteur du secteur, nous devons soutenir et aider les très petites établissements qui n'ont pas les moyens de marketing social de recrutement et qui se sentent isolées. On a une réelle approche partenariale avec les établissements avec lesquelles nous travaillons. Notre école, c'est avant tout la leur. Avec les entreprises structurées, il faut trouver une cohérence dans la communication sur les valeurs de la profession et porter un message commun. Il ne faut pas oublier qu'on se partage les chefs d'entreprise de demain. On n'est pas là à se regarder comme des martiens ; nous sommes (les entreprises et nous) les deux jambes d'un même corps.

On entend encore souvent des voix s'élever contre l'enseignement professionnel du secteur, qu'on accuse d'être en décalage. Votre avis ?

Paradoxalement, cela fait trente ans que j'entends ça. Ou les choses se sont vraiment figées et le fossé est immense entre ce qui est dispensé et le monde du travail… Ou des évolutions ont eu lieu, mais nous sommes restés sur un archétype dont on n'arrive pas à se débarrasser. Effectivement, les référentiels évoluent lentement. Cela dit, quand les entreprises tiennent leur rôle de tuteur et de maître d'apprentissage, le tableau n'est plus le même. Elles sont alors dans une optique de fidélisation de leurs apprentis. Et même si les jeunes, qui ont passé deux ans à l'école et dans la même entreprise, ont envie de changer de contexte au sortir de l'examen, nous sommes une corporation. Nous sommes dans une logique de mutualisation des efforts. À un moment donné, même si ce n'est pas en ligne droite, les professionnels retrouvent l'investissement.

Là, je fais appel à votre expérience de directeur des ressources humaines. Qu'est-ce qui va faire qu'un jeune reste dans un établissement plutôt que dans un autre ?

Le charisme et le leadership du dirigeant sont essentiels. La qualité du management comme le mode d'encadrement seront la clé sur un marché tendu de services aux besoins colossaux. La taille de l'entreprise n'a rien à voir. Et ce ne sont pas les 100 euros de salaire qui feront la différence, mais les conditions de travail. Vous savez, quoi qu'on en dise, le Smic est plus élevé chez nous. La chasse aux sorcières autour des salariés est un faux débat.

Quelles sont vos ambitions au sein de Médéric ?

Nous avons une trentaine de professeurs. Médéric fait partie d'une symbolique. Nous sommes l'école hôtelière de Paris, nous avons une responsabilité stratégique. Les jeunes n'acceptent plus les cours magistraux sans rien dire. Le public remet en cause le professeur. Une classe doit être considérée comme une entreprise. D'où ma volonté de repositionner un certain nombre de projets et d'objectifs, et de les partager avec tout le monde. J'ai pris mon poste dans la période qui est à la fois celle du recrutement - c'est-à-dire, la construction de l'année scolaire à venir - et des examens - qui est pour une école un indicateur de mesure de sa pertinence. Mi-juin, j'ai arrêté le recrutement. Même les listes d'attente sont complètes. Cela veut bien dire que l'image de la profession a changé, qu'elle s'est redynamisée. Il y a des jeunes qui tirent nos métiers vers le haut et ça plaît aux nouvelles générations. Mon objectif est de mettre le règne de la pédagogie au cœur de l'école. Ça veut dire aussi donner des moyens au corps enseignant. En résumé, revenir aux fondamentaux et communiquer sur la pertinence. En ayant conscience que nos élèves sont des ambassadeurs auprès de la profession, de ce que nous proposons et faisons. Je souhaite donner une fierté d'appartenance, et ça ne se construit pas sur des paroles. On doit agir par l'exemplarité. zzz68v zzz74v

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L'Hôtellerie Restauration n° 3086 Hebdo 19 juin 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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