Page 9 - L'Hôtellerie Restauration No 3359 Campus

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Points de vue
Développer l’apprentissage des langues vivantes est l’une des priorités du président de l’Association nationale
des écoles privées d’hôtellerie et de tourisme (Anephot), également directeur du lycée Sainte-Anne à Saint-
Nazaire (44).
PROPOS RECUEILLIS PAR VICTOIRE MALLET
Joseph Le Gal : “Il faut s’ouvrir à l’international”
L’Hôtellerie Restauration :
Quel
est votre dossier prioritaire pour
cette rentrée ?
Joseph Le Gal :
L’ouverture à
l’international. Ce sera d’ailleurs
le thème du prochain congrès
de l’Anephot, en novembre [voir
encadré ci-dessous, NDLR]. C’est
une grande richesse pour les jeunes
de partir étudier dans d’autres pays
et, à l’inverse, de recevoir leurs
homologues étrangers dans leur lycée.
Peut-on augmenter le nombre de
cours de langues étrangères dans
les lycées ?
Malheureusement non. La dotation
globale horaire ne permet pas
d’augmenter le nombre d’heures de
langues vivantes.
Quelles solutions préconisez-
vous ?
De travailler en interne avec les
professeurs de langues et ceux de
culture générale, afin de favoriser
l’immersion à l’étranger, que ce soit
par le biais de séjours linguistiques
ou de stages. Une immersion
à l’étranger vaut des heures de
cours : il faut absolument amplifier
le phénomène pour permettre
aux élèves de se perfectionner en
langues. Car, aujourd’hui, une
langue étrangère mal maîtrisée peut
pénaliser un jeune au moment d’un
recrutement.
Les jeunes sont-ils prêts à partir
en stage à l’étranger ?
D’un côté, on constate une envie
forte des jeunes d’aller travailler à
l’étranger, à l’issue de leur formation.
De l’autre, nous devons faire face
à beaucoup de blocages, de la
part des jeunes comme de leurs
parents, dès que l’on parle de stage à
l’étranger pendant la formation. Or
cette immersion est, selon moi, un
élément important, voire primordial,
de la formation.
Comment faire sauter ces verrous ?
En expliquant le bienfait de ces
périodes d’immersion à l’étranger. Et
peut-être aussi, comme c’est déjà le
cas dans certains pays, en simplifiant
le contenu des dossiers à constituer
par les jeunes avant de partir. La
lourdeur administrative reste un
frein pour beaucoup.
En 2010, vous avez créé un
centre de formation continue
au sein du lycée Sainte-Anne de
Saint-Nazaire (44). Voyez-vous
la formation continue comme
une façon de rester ouvert sur
les évolutions du secteur, sur les
autres, sur de nouveaux savoirs, de
nouvelles cultures ?
La formation continue permet,
en effet, de proposer un panel de
formations plus étendu, plus ouvert.
C’est un moyen de perfectionner un
savoir, un savoir-faire. C’est aussi une
possibilité de rebondir pour un public
en quête d’une nouvelle orientation.
À Saint-Nazaire, nous proposons des
stages de formation continue dans les
domaines de l’hôtellerie-restauration,
mais aussi de la santé et du social.
Actuellement, nous recevons
180
stagiaires par an et nous allons
monter en puissance, car il existe de
réels besoins.
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L’ANEPHOT EN CONGRÈS
Du 27 au 29 novembre prochains,
l’Anephot organisera son congrès
national dans les locaux du lycée
Pierre-MarieThéas, àMontauban (82).
Au programme de ces journées de
rencontres et de débats, l’ouverture
à l’international,mais aussi “
la
rénovation en cours ou à venir du
baccalauréat technologique
”,
confie
Joseph Le Gal
.
En effet, le président
de l’Anephot s’interroge : “
Comment
accueillir correctement en BTS des
jeunes titulaires d’un bac technologique
et qui n’ont étudié qu’une seule
option ? En première année de BTS, on
exige l’étude de la cuisine, du service
et de l’hébergement. Or, les jeunes
issus du bac technologique ne sont
pas préparés pour appréhender tout
cela à la fois
”.
Autre sujet de réflexion
durant le congrès : la responsabilité de
l’enseignant face à la réglementation
et la législation, en présence de juristes
spécialistes dans ce domaine.
Joseph Le Gal
,
président de l’Anephot et
directeur du lycée Sainte-Anne, à Saint-
Nazaire : “
Une immersion à l’étranger vaut
des heures de cours de langues”
.