Page 43 - L'Hôtellerie Restauration No 3359 Campus

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Écoles
L’Institut des métiers de Clermont-Ferrand
privilégie l’apprentissage
Les apprentis de l’établissement suivent un rythme de trois semaines en entreprise, une semaine sur les
bancs de l’école.
A
pprendre un métier tout en
étant payé, donc en cotisant
pour sa retraite, c’est la réalité
de l’apprentissage en alternance sur
le rythme de trois semaines en en-
treprise, une semaine sur les bancs
de l’école. Les apprentis sont rému-
nérés par leur employeur, selon des
tarifs prévus par la loi.
C’est une voie
royale pour certains jeunes qui sup-
portent mal l’école”
,
souligne
Jean-
Daniel Gaille
,
directeur de l’Institut
des métiers de Clermont-Ferrand
(63).
Ils découvrent que l’on peut
apprendre un métier avec quelques
cours et beaucoup de pratique.”
80-85 %
DE RÉUSSITE AUX EXAMENS
Les filières métiers de bouche de
l’institut clermontois comptent 700
à 750 élèves, en cuisine et service
en salle, mais aussi en boulangerie,
pâtisserie, boucherie, charcuterie, et
traiteur.
Ils entrent dans le monde
du travail tout en continuant les
formations de base : maths, fran-
çais, gestion, anglais, etc. Avec leur
CAP ou leur brevet professionnel
[
BP, NDLR], ils ont souvent la préfé-
rence des employeurs face à ceux qui
sortent de l’enseignement classique.
Ils ont plus de pratique mais moins
de connaissances générales. Au final
nous ne sommes pas concurrents
avec l’Éducation nationale, mais
plutôt complémentaires”,
explique le
directeur, qui poursuit :
C’est dom-
mage que certains établissements,
lors de l’orientation en classe de 3
e
,
ne
pensent pas toujours à mentionner la
possibilité de l’apprentissage. Nous
avons de bons résultats aux examens,
de l’ordre de 80-85 % de réussite.”
Parmi les élèves, qui ont de 16 à
26
ans,
“10 %
environ ont le bac ou
viennent de la fac. Pour eux, ce n’est
pas toujours facile de trouver un
patron. Plus on est vieux, plus on est
cher”,
explique
David Robin
,
chef de
travaux pour les métiers de bouche,
ancien de l’Institut des métiers.
PROJET D’UNE MENTION
SOMMELLERIE
Pour la cuisine,
nous sommes assez
complets avec une mention dessert
en restauration, en alternance bien
sûr.”
Le directeur ne perd pas espoir
de lancer une mention sommellerie
pour la rentrée
2014,
bien que deux fois refusée par
le conseil régional.
Il nous manque
un maillon en service, une passerelle
entre le CAP et le BP”,
souligne Jean-
Daniel Gaille.
J’ai un potentiel de
bonnes tables dans la région prêtes à
accueillir des jeunes en sommellerie.”
Un moyen pour tenter de remédier
à la pénurie de jeunes en service.
Il
faudrait aussi que les employeurs
arrêtent de trop tirer sur la corde, de
les faire travailler les soirs, les week-
ends, sans aucune contrepartie.”
L’ossature d’un bon fonctionnement
repose sur les plannings ; c’est un
gros travail pour faire tourner élèves,
professeurs, approvisionnement, etc.
Cela fait complètement partie de
notre métier”,
explique David Robin,
qui a passé un BTS à 35 ans.
Fort
de mon expérience, je conseille aux
élèves de continuer dans les études
aussi loin qu’ils le souhaitent, qu’ils
le peuvent. Ce n’est pas facile de s’y
remettre plus tard.”
Et de citer une
jeune femme qui a fait huit ans d’ap-
prentissage, deux CAP et deux BP,
cuisine et service.
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PIERRE BOYER
Institut des métiers
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chef de travaux à l’Institut des
métiers de Clermont-Ferrand (63), et
Jean-
Daniel Gaille
,
directeur de l’établissement.
Les filières métiers de bouche de l’institut
clermontois comptent 700 à 750 élèves,
en cuisine et service en salle, mais aussi
en boulangerie, pâtisserie, boucherie,
charcuterie et traiteur.