Page 20 - L'Hôtellerie Restauration No 3359 Campus

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Formation continue
Validation des acquis de l’expérience :
un cheminement au long cours
La démarche, qui permet de décrocher un diplôme témoignant du savoir comme du savoir-faire obtenus
sur le terrain, peut être longue et nécessite bien souvent un accompagnement.
J
e reçois chaque jour des
demandes de validation
des acquis de l’expérience”
,
constate
Chantal Fradin
,
conseillère
en formation continue au Greta
des métiers de l’hôtellerie, à Paris
(
XVIII
e
).
Elle reconnaît que la
formule a de quoi séduire,
mais
la démarche est longue et demande
beaucoup de motivation”.
Il est vrai
que l’idée de décrocher tout ou partie
d’une certification, en justifiant
d’une expérience professionnelle
conséquente, suscite intérêt et
curiosité. Toutefois, la validation des
acquis de l’expérience (VAE) n’a rien
d’une simple formalité. Ainsi, en
2011, 29 813
titres et diplômes ont
été obtenus par ce biais - tous profils
professionnels confondus - pour
51 739
candidats.
La VAE est ouverte à tous, quel
que soit le niveau de formation.
À
condition de justifier d’au moins
trois ans d’expérience salariée, non
salariée ou bénévole”
,
précise-t-on
au Comité interministériel pour le
développement de la VAE. Ensuite,
il s’agit de retirer un dossier de
recevabilité de la demande dans
l’établissement qui délivre la
certification visée, de constituer
ce dossier, puis de le renvoyer.
L’établissement vérifie alors que
le candidat remplit les conditions
administratives de recevabilité et
l’informe de sa décision.
UN EXPERT AGRÉÉ POUR
ACCOMPAGNER LE CANDIDAT
Jusqu’ici, la procédure n’a rien
de bien sorcier. En revanche,
l’étape suivante nécessite un
accompagnement. Certes, celui-
ci n’a rien d’obligatoire - car il
est payant -, mais il est vivement
recommandé. Car la réalisation
du dossier de présentation de
l’expérience ne s’improvise pas : il
faut décoder, décrypter son parcours
et le mettre en perspective avec
les référentiels du diplôme visé.
Un exercice difficile pour lequel
l’expert agréé, pour accompagner
le candidat, va fournir une aide
méthodologique précieuse. En outre,
cet expert aide à préparer l’épreuve
de mise en situation professionnelle
et/ou l’entretien avec le jury lors
de la soutenance du dossier (voir
encadré).
L’accompagnement varie
de 20 à 40 heures, selon le titre ou
le diplôme visé
,
souligne Chantal
Fradin.
Mais cela n’a rien à voir
avec une formation en groupe ou un
travail d’équipe. Dans le cadre d’une
VAE, le candidat est seul. Le travail
qu’on lui demande est régulier
et s’étale sur une année pleine.
La VAE est une chance, mais elle
requiert beaucoup d’investissement
personnel.”
Quant au financement
de l’accompagnement, il existe des
aides au cas par cas. L’idéal est donc
de se renseigner auprès du Dispositif
académique de validation (Dava) de
sa région, qui organise des réunions
d’information très régulièrement. À
Paris, par exemple, ces réunions sont
hebdomadaires.
La VAE est en train
de bien se développer”,
observe avec
intérêt
Agnès Vaffier
.
La présidente
de l’Association française des lycées
d’hôtellerie et de tourisme (Aflyht)
reconnaît la pertinence de cette
démarche à la fois pour les candidats
et les enseignants.
Les professeurs
ont ici une autre approche de
l’évaluation. Avec la VAE, ils
prennent conscience que l’on peut
apprendre ailleurs et autrement”,
conclut-elle.
Q
VICTOIRE MALLET
La VAE est une
chance, mais elle
requiert beaucoup
d’investissement
personnel”,
souligne
Chantal
Fradin
,
conseillère
en formation
continue au Greta
des métiers de
l’hôtellerie, à
Paris.
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UN JURY COMPOSÉ D’ENSEIGNANTS ET
DE PROFESSIONNELS
Tout dossier de présentation de l’expérience est soumis à un jury pour validation des
compétences acquises.Au sein de ce jury, aumoins un quart desmembres doivent
être des représentants qualifiés de la profession présentée par le candidat, les trois
quarts restants étant des enseignants. En pratique, tous lesmembres du jury ont lu,
en amont, le dossier de présentation de l’expérience. Ils en écoutent la soutenance
par le candidat, puis durant une vingtaine voire une trentaine deminutes, ils lui posent
des questions. Le jury contrôle et évalue ainsi les compétences professionnelles
acquises par le candidat, par rapport au référentiel de certification. Ensuite, place à la
délibération. Enfin, le candidat est informé de sa réussite ou de son échec, soit dans
la foulée de sa soutenance, soit par courrier quelques jours plus tard.